Hier, 28 février 2012, au Sénat, il y ceux qui ont voté pour (l'UMP, les centristes ...), ceux qui ont laissé passer en s'abstenant (126 socialistes seuls 3 ont voté contre), le Mécanisme Européen de Stabilité Financière, ont trahi notre peuple. Christian Bourquin que nous (PCF/Front de Gauche) avons contribué à faire élire dès le premier tour des sénatoriales en septembre 2011 s'est abstenu. Il ne reste plus que le vote pour les candidats du Front de Gauche aux prochaines présidentielle et législatives pour obtenir le rejet du Traité Merkel-Sarkozy, cet instrument d'austérité permanente pour l'ensemble des européens.
En réalité, ce sont bien deux conceptions d'une politique de gauche qui se contredisent, l'une dite "social-libérale", l'autre de transformation sociale. Chez quelques-uns, il y a sans doute, acceptation d'un rapport de forces défavorable ( mais est-ce ainsi qu'on le fait évoluer dans le bon sens? n'est-ce pas le contraire qui se produit?), nous, nous pensons qu'il faut RÉSISTER, et proposer une alternative: le programme "l'humain d'abord"
Pour que chacun puisse en juger, nous publions un article publié par le PCF, qui explique ce qu'est le Mécanisme Européen de Stabilité:
La crise de l’euro, et a fortiori l’avenir de l’Union européenne ne cessent de connaître divers rebondissements. Alors que les dirigeants européens discutent actuellement d’une nouvelle aide financière à la Grèce (en contrepartie d’un énième et contre-productif plan de rigueur), un traité crucial se présente, ce mardi, en catimini devant les députés. Dénommée le « Mécanisme européen de Stabilité » (MES), il précède l’adoption d’un prochain traité qui instaurera la fameuse « règle d’or », obligeant les Etats de la zone euro à respecter la limite de 0.5% de déficit public (la limite actuelle de 3% du déficit est largement dépassée).
Le MES, donc, pourrait constituer une nouveauté en son genre. Cette « organisation financière internationale » basée au Luxembourg, telle que le précisent les textes de l’Assemblée nationale, serait une autorité nouvelle qui se substituerait aux deux institutions créées précédemment (FESF, MESF). Dotée dans un premier temps d’un capital de 700 Milliards d’Euros, le Conseil est chargé de « favoriser la stabilité de la zone euro », en somme, de financer la dette d’un Etat membre à la condition de la mise en place d’un plan d’austérité. La France et l’Allemagne disposent d’un droit de veto entérinant leur condominium sur la zone euro.
« Immunité et privilèges » du MES
En qualité d’autorité indépendante, le MES pourrait également collaborer avec la Troïka (BCE/Commission/FMI) afin de procéder à des enquêtes et de constater d’éventuels manquements dans les comptes d’un pays, et cela ne constitue pas la moindre des prérogatives de cette organisation. Ainsi, l’article 9 du projet de loi précise que « les membres du MES promettent d’honorer toute demande de capital irrévocablement et sans condition sous 7 jours (Article 10).
7 jours, c’est le temps qu’il faut pour s’assurer que les virements sont efficaces. « Irrévocablement et sans condition » signifient qu’en réalité les sommes sont illimitées et disponibles quand le Conseil le souhaitera. Ainsi, théoriquement, les caisses de l’Union européenne pourraient se retrouver sous une seule main non élue. Très peu de recours sont disponibles contre d’éventuelles dérives du MES : On apprend dans les articles consacrés aux « dispositions juridiques, immunités et privilèges », que les « biens, avoirs et fonds » du MES « jouissent de l’immunité de toute forme de procédure judiciaire, où qu’ils se trouvent ». (Article 27). De plus, les archives et documents ainsi que les locaux du MES seront considérés comme « inviolables » (Article 27.4). Les employés du MES sont également concernés, ils seront « soumis au secret professionnel, (…) y compris, après leur période d’activité ». (Article 29).
Egalement au menu, « les avoirs, biens, revenus et opérations du MES sont exonérés de tout impôt direct » (Article 31.1) et les « impôts indirects ainsi que les taxes doivent être restituées au MES par les Etats membres, y compris les taxes sur les biens », comme la TVA. (Article 31.2).
Considérée comme un mécanisme « infaillible » de solidarité européenne, censée favoriser la stabilité de la zone Euro, cette organisation consacrera au contraire l’Europe ultra-libérale, celle d’une oligarchie consciente de ses intérêts, qui se félicite sûrement d’un tel coup d’éclat. Le constat est accablant : une organisation disposant d’un pouvoir sans entraves, dont les actifs, locaux et employés sont intouchables et qui a le droit de faire payer n’importe quel Etat, sous 7 jours en échange d’un plan d’austérité , quand ils le souhaitent, sans aucun recours futur. Un Conseil qui pourra accuser sans devoir rendre le moindre compte à quiconque. Un véritable hold-up, au su et à la vue de tous, qu’Hollywood pourrait envier à Sarkozy et Merkel en tête.
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