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http://www.humanite.fr/cher-philippe-torreton-571150
Cher Philippe Torreton
Marie-José
Sirach photos patrick nussbaum
Mardi, 14
Avril, 2015
L'Humanité
Présent toute la journée à la rédaction de l’Humanité, le
comédien et auteur de "Cher François : lettres ouvertes à toi,
Président" (Flammarion), a tenu l’un de ses plus beaux rôles. En paroles
et en écriture.
Ainsi te voilà à l’Huma, « très honoré, très heureux » d’être là,
toi qui as tenu un journal de bord « à bâbord » où tu as patiemment consigné tes
réactions, tes coups de sang et tes coups d’amour pour la politique en
t’adressant directement au chef de l’État, Cher François. Lettres ouvertes à
toi, Président, Éditions Flammarion.
Cher Philippe, hier, lors de la conférence de rédaction du matin, nul
n’a vu l’heure passer. Dialogues vifs et percutants avec les chefs de service
venus présenter leurs menus.
Tu t’intéresses à beaucoup de choses. Avec passion. Tu
t’intéresses à la politique ici et dans le monde. Tu t’intéresses aux femmes de
ménage. Tu t’intéresses aux formules empreintes de cynisme de nos chers
économistes qui pérorent sur les ondes pour se moquer de Tsipras. Tu
t’intéresses à l’énergie éolienne. Tu t’intéresses à Radio France… Tu
t’intéresses à la vie. Tu as le goût des autres prononcé et le sens de
l’intérêt général, cet « encommun » qui fait tant défaut à nos gouvernants.
Cher Philippe, tu nous as fait rire à propos du Parti socialiste,
de ses frondeurs et de ses motions. « La synthèse de la chèvre et du chou,
c’est de la crotte de bique ! » Tu aimes les débats d’idées, que ça se
bouscule, que l’on se bouscule, que ça clive et clashe. « La démocratie, c’est
pas la synthèse ! » as-tu ajouté.
Cher Philippe, sur la loi Macron, là aussi tu as eu ton mot à dire.
« J’ai cru comprendre qu’il voulait faire passer le permis aux facteurs. À
quand un amendement pour que les pompiers obtiennent le diplôme de
baby-sitter ? Avoir un camion de pompiers en bas de chez soi, c’est chic,
non ? »
Cher Philippe, après avoir fait le tour des nouvelles du monde et
de France, tu t’es installé dans notre « open space » culturel. Tu écris vite.
Et bien. Sept articles, format éclair mais ce sont les plus difficiles à
rédiger. Et nous voilà tous rattrapés par l’actu. D’abord la mort de François
Maspero. Puis celle de Günter Grass. Tu assistes en direct aux négociations
pour que les pages « Culture » ne ressemblent pas à un vaste cimetière. On nous
donne deux pages en plus. Puis tu viens me voir pour m’annoncer la mort
d’Eduardo Galeano. Plus de page de manœuvre. Un papier de Magali Jauffret
« saute ». La règle du chaud et du froid.
Cher Philippe, tu continues d’écrire, concentré, en dépit des
interruptions des uns et des autres. Patrick Le Hyaric vient boire le café avec
toi. On parle de la Fête de l’Huma. De ta présence au stand des Amis de l’Huma
où tu interpréteras les poèmes d’Allain Leprest, ton copain trop tôt disparu.
Comme toi, il était normand. Comme toi, il avait le sang chaud. Qui a dit que
les Normands avaient toujours le cul entre deux chaises ?
Cher Philippe, jusqu’à l’an dernier, tu fus un Cyrano éblouissant
avec tes camarades de tréteaux et tu continues. Tu as fréquenté longtemps
Bertrand Tavernier. Tu as incarné Jaurès dans un téléfilm de Jean-Daniel
Verhaeghe, alors forcément, te retrouver dans les locaux du journal qu’il fonda
en 1904, ça le fait.
Cher Philippe, la journée va bientôt s’achever. Nous aussi. Dans
l’attente de tes prochains rôles.
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http://www.librairie-sciencespo.fr/vie-politique-francaise/actualite-politique-et-biographies/livre/cher-francois--lettres-ouvertes-a-toi--president/philippe-torreton/9782081334878.html
Résumé
Oui, ce
livre peut contenir des traces de colère et je m'en excuse...
Je me suis investi en politique, comme on dit. J'ai soutenu des candidats, fait des discours devant des foules, je me suis même inscrit sur une liste municipale. Depuis tout petit j'imagine des plans d'action pour sauver le devenir humain ! La vie des gens me passionne, mais j'ai de la peine à voir le monde tel qu'il est et me dire que "c'est comme ça".
Or, aujourd'hui, comme beaucoup, je suis déçu, dépité, désappointé, consterné, accablé. J'ai le sentiment qu'une élection a eu lieu mais que rien ne s'est passé normalement.
Philippe Torreton L'interprète de Jaurès et Cyrano s'engage. Il écrit au président de la République, François Hollande. Des lettres volubiles, drôles, énervées. Empreintes parfois d'un rien de commisération pour la tâche d'un président par trop normal... Dans ces courriers enragés se lit une vision du monde. Généreuse, utopique peut-être, passionnée toujours. Et s'entend aussi la voix vibrante, émue, d'un comédien qui ne se contente pas de jouer.
Je me suis investi en politique, comme on dit. J'ai soutenu des candidats, fait des discours devant des foules, je me suis même inscrit sur une liste municipale. Depuis tout petit j'imagine des plans d'action pour sauver le devenir humain ! La vie des gens me passionne, mais j'ai de la peine à voir le monde tel qu'il est et me dire que "c'est comme ça".
Or, aujourd'hui, comme beaucoup, je suis déçu, dépité, désappointé, consterné, accablé. J'ai le sentiment qu'une élection a eu lieu mais que rien ne s'est passé normalement.
Philippe Torreton L'interprète de Jaurès et Cyrano s'engage. Il écrit au président de la République, François Hollande. Des lettres volubiles, drôles, énervées. Empreintes parfois d'un rien de commisération pour la tâche d'un président par trop normal... Dans ces courriers enragés se lit une vision du monde. Généreuse, utopique peut-être, passionnée toujours. Et s'entend aussi la voix vibrante, émue, d'un comédien qui ne se contente pas de jouer.
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