Front de gauche des Albères

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dimanche 3 février 2013

Peut-on critiquer et parfois combattre la politique gouvernementale et chercher à rassembler la gauche aux municipales?

Cette question traverse aujourd'hui toute la gauche, à 14 mois (environ) des élections municipales. Elle traverse le Front de Gauche, la "gauche de la gauche" et elle fait débat aussi au sein même du PCF. La question m'est souvent posée comme premier responsable départemental du PCF66,  mais également comme maire de la commune d'Elne, au moment où nationalement le PS ose un chantage en direction du PCF, remettant en cause toute union possible aux municipales si les sénateurs et députes communistes ne sont pas plus "dociles" avec le gouvernement dans les différents parlements. Je pense qu'avant toute chose ou plutôt en même temps que ce débat entre partis de gauche, il convient d’aller au contact de la population, au sens très large du terme, pour comprendre ce que nos concitoyennes et concitoyens attendent des municipales et quels contenus ils donnent à ces élections si particulières.
Au reste nous devons mener le débat entre toutes les forces de gauche dans la transparence. Donc à la fois le populariser mais aussi permettre aux gens de l'investir, en quelque sorte les rendre juges et parties. Enfin, la troisième priorité immédiate est d’aller au contact des populations pour écouter, échanger des propositions et élaborer des axes de programme que nous pourrons faire avancer avec elles et eux dans les négociations avec nos partenaires mais aussi une fois élus dans les majorités ou les oppositions. En résumé, comme l’explique aussi Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, nous voulons conserver, parce qu'ils sont utiles aux gens, nos élus PCF/Front de Gauche et en gagner de nouveaux. Dans le même temps nous voulons tout faire pour empêcher la droite et l'extrême droite de conserver voire de conquérir des municipalités.
La question nous est posée : "sommes-nous audibles en critiquant la politique gouvernementale d'un côté et en appelant à l'union aux élections municipales de l'autre?" Ce qui nous guide en toutes circonstances, c'est l'intérêt du peuple et l'intérêt de la France. L'objet d'une élection municipale est de construire des politiques publiques locales au service des populations. Ces élections ne doivent donc, en aucun cas, permettre la reconquête de majorités de droite et à fortiori d'extrême droite (seule ou alliée à l’UMP). Cela conduirait à une destruction accélérée des politiques publiques, des services publics locaux et autres acquis obtenus localement, alors que c'est tout le contraire dont nous avons besoin, dont nos concitoyens ont besoin. Nous voulons et nous devons faire exister le débat à gauche sur les sens et le contenu des politiques publiques locales sans, bien évidemment, les dissocier des orientations nationales, car pour beaucoup elles en dépendent. Les logiques de solidarité et de développement du service public doivent l'emporter. Nous essayerons de rassembler très largement autour de ces objectifs. Nous aborderons les questions d'alliances dans cette optique, en cherchant à faire progresser le plus possible le poids des élus communistes et du Front de Gauche.
Toutefois "le débat qui traverse le Front de Gauche sur le thème des alliances aux élections municipales"interroge. Il est pourtant très naturel. Depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir (en partie grâce au FDG), nous avons ajusté et rapproché nos points de vue. Le lancement de la campagne contre l'austérité, que le PCF a proposée, est le signe d'une nouvelle étape du Front de Gauche combinant, sans les opposer, la nécessité de construire des mobilisations pour obtenir des inflexions de la politique gouvernementale et la nécessité d'un rassemblement majoritaire sur des politiques alternatives. Doit-on exclure d'emblée les socialistes, EELV..., de ce rassemblement ? Quel espoir de victoire peut-on transmettre sans élargissement, quand on sait que l’espérance est le carburant de la lutte pour la transformation sociale. Après son congrès qui débattra de ces questions, je pense que le PCF sera amené à lancer des messages nationaux de grande portée.
Nicolas Garcia

1 commentaire:

  1. Le PCF et le grand écart:
    Lors du dernier Congrès le trésorier national a tenu à souligner que les fonds propres étaient épuisés, que les cotisations ne représentaient qu'un faible pourcentage des ressources du parti.
    C'est là que nous en arrivons à la question des municipales. Pour préserver ses positions dans 28 villes de plus de 30 000 Hbts et les 50 villes de 10 à 30 000 hbts, il faut un accord !
    Bartholone dans le Parisien du 10 février a mis en garde: "Je suis partisan du rassemblement mais dans la clarté. Pour qu'il y ait accord électoral dans une ville il faut que les partis qui le signent partagent l'essentiel du projet de société (...). C'est au PCF de choisir: on ne pourra pas venir demander les voix des socialistes pour maintenir les municipalités communistes tout en ayant comme seul objectif d'affaiblir le président de la République."
    Le 12 février, 2 jours après le Congrès, l'éditorial de l'Humanité voyait: "enfin un acte qui serait favorable au monde du travail" dans l'annonce de Hollande sur "son intention de faire légiférer sur la reprise des sites menacés de fermeture" ... Au même moment, le gouvernement rendait public son projet de loi transposant l'accord MEDEF-CFDT, que condamne le PCF ...

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