Cette question traverse aujourd'hui
toute la gauche, à 14 mois (environ) des élections municipales. Elle
traverse le Front de Gauche, la "gauche de la gauche" et
elle fait débat aussi au sein même du PCF. La question m'est souvent
posée comme premier responsable départemental du PCF66, mais également
comme maire de la commune d'Elne, au moment où
nationalement le PS ose un chantage en direction du PCF, remettant
en cause toute union possible aux municipales si les sénateurs et
députes communistes ne sont pas plus "dociles" avec le
gouvernement dans les différents parlements. Je pense qu'avant toute
chose ou plutôt en même temps que ce débat entre partis de gauche, il
convient d’aller au contact de la population, au sens
très large du terme, pour comprendre ce que nos concitoyennes et
concitoyens attendent des municipales et quels contenus ils donnent à
ces élections si particulières.
Au reste nous devons mener
le débat entre toutes les forces de gauche dans la transparence.
Donc à la fois le populariser mais aussi permettre aux gens de
l'investir, en quelque sorte les rendre juges et parties. Enfin, la
troisième priorité immédiate est d’aller au contact des populations
pour écouter, échanger des propositions et élaborer des axes de
programme que nous pourrons faire avancer avec elles et eux
dans les négociations avec nos partenaires mais aussi une fois élus
dans les majorités ou les oppositions. En résumé, comme l’explique aussi
Pierre Laurent, secrétaire national du PCF, nous
voulons conserver, parce qu'ils sont utiles aux gens, nos élus
PCF/Front de Gauche et en gagner de nouveaux. Dans le même temps nous
voulons tout faire pour empêcher la droite et l'extrême droite
de conserver voire de conquérir des municipalités.
La question nous est posée : "sommes-nous audibles en critiquant la politique gouvernementale d'un côté et en appelant à l'union aux élections
municipales de l'autre?" Ce qui nous guide en toutes
circonstances, c'est l'intérêt du peuple et l'intérêt de la France.
L'objet d'une élection municipale est de construire des
politiques publiques locales au service des populations. Ces
élections ne doivent donc, en aucun cas, permettre la reconquête de
majorités de droite et à fortiori d'extrême droite (seule ou
alliée à l’UMP). Cela conduirait à une destruction accélérée des
politiques publiques, des services publics locaux et autres acquis
obtenus localement, alors que c'est tout le contraire dont nous
avons besoin, dont nos concitoyens ont besoin. Nous voulons et nous
devons faire exister le débat à gauche sur les sens et le contenu des
politiques publiques locales sans, bien évidemment, les
dissocier des orientations nationales, car pour beaucoup elles en
dépendent. Les logiques de solidarité et de développement du service
public doivent l'emporter. Nous essayerons de rassembler
très largement autour de ces objectifs. Nous aborderons les
questions d'alliances dans cette optique, en cherchant à faire
progresser le plus possible le poids des élus communistes et du Front de
Gauche.
Toutefois "le débat qui traverse le Front de Gauche sur le thème des alliances aux élections municipales"interroge.
Il est pourtant très naturel. Depuis l'arrivée de la gauche au pouvoir
(en partie grâce au FDG), nous avons ajusté et rapproché nos points de
vue. Le
lancement de la campagne contre l'austérité, que le PCF a proposée,
est le signe d'une nouvelle étape du Front de Gauche combinant, sans les
opposer, la nécessité de construire des mobilisations
pour obtenir des inflexions de la politique gouvernementale et la
nécessité d'un rassemblement majoritaire sur des politiques
alternatives. Doit-on exclure d'emblée les socialistes, EELV..., de
ce rassemblement ? Quel espoir de victoire peut-on transmettre sans
élargissement, quand on sait que l’espérance est le carburant de la
lutte pour la transformation sociale. Après son
congrès qui débattra de ces questions, je pense que le PCF sera
amené à lancer des messages nationaux de grande portée.
Nicolas Garcia
Le PCF et le grand écart:
RépondreSupprimerLors du dernier Congrès le trésorier national a tenu à souligner que les fonds propres étaient épuisés, que les cotisations ne représentaient qu'un faible pourcentage des ressources du parti.
C'est là que nous en arrivons à la question des municipales. Pour préserver ses positions dans 28 villes de plus de 30 000 Hbts et les 50 villes de 10 à 30 000 hbts, il faut un accord !
Bartholone dans le Parisien du 10 février a mis en garde: "Je suis partisan du rassemblement mais dans la clarté. Pour qu'il y ait accord électoral dans une ville il faut que les partis qui le signent partagent l'essentiel du projet de société (...). C'est au PCF de choisir: on ne pourra pas venir demander les voix des socialistes pour maintenir les municipalités communistes tout en ayant comme seul objectif d'affaiblir le président de la République."
Le 12 février, 2 jours après le Congrès, l'éditorial de l'Humanité voyait: "enfin un acte qui serait favorable au monde du travail" dans l'annonce de Hollande sur "son intention de faire légiférer sur la reprise des sites menacés de fermeture" ... Au même moment, le gouvernement rendait public son projet de loi transposant l'accord MEDEF-CFDT, que condamne le PCF ...