Dans l’Indépendant du 4 février est
paru un article sur l’endettement des communes. La journaliste précise
en débutant son "papier" que je n'étais pas joignable, je
dois dire que cela me surprend car ni moi même, ni l'accueil de la
mairie, ni mon cabinet, ni aucun service n'a eu de sollicitation de la
part de ce journal. Ceci étant dit l'article appelle de ma part quelques explications.
D’abord le taux d’endettement pris
tel quel, ne veut absolument rien dire. Tous les investissements ne se
valent pas, certains ne génèrent que des frais et d’autres
beaucoup de recettes. Prenons l'exemple de la gendarmerie. Elle
représente un endettement de 3 millions d’€ mais elle procure une
recette de 210000€ annuel qui vont couvriront l’annuité
d’emprunt. Les chiffres officiels ne tiennent jamais compte des
recettes qui découlent des investissements.
Ces recettes n'apparaissent
donc pas en atténuation du taux d’endettement par habitants
et donc faussent complètement les chiffres. Ce qui est vrai pour la
gendarmerie, l'est aussi pour la Maternité, le parking souterrain
payant...Si je ramène cela au quotidien des gens, que veut
dire l’endettement d’un ménage si on ne tient pas compte de ses
revenus? Si deux ménages empruntent la même somme mais que le premier a
le double de revenus que le second, l'incidence du
remboursement n'est pas la même dans leur budget respectif.
L’essentiel dans un budget communal est que les recettes progressent
plus que les dépenses. C’est le cas à Elne, en partie grâce
aux retours sur investissements (recettes générées par les loyers,
prix d'entrées ou services rendus) et à l’augmentation de la population entraînée par les investissements réalisés ces 10 dernières années
( 2500 habitants de plus en 10 ans générant des recettes fiscales
supplémentaires). Certaines de nos
communes voisines ont un taux d'endettement par habitant bien
inférieur au notre mais elles ont des difficultés à rembourser car leurs
recettes n'ont pas progressé. Le taux d'endettement
n'intègre pas non plus des données essentielles comme l'amélioration
de la qualité de vie des populations et des associations (stades,
écoles, équipements culturels...) ou les incidences sur
l'emploi pour les zones industrielles par exemple. Il n'intègre pas
non plus le désengagement de l'Etat, les baisses de dotations et de
subventions qui obligent les communes à emprunter plus, ce
qui favorise les communes riches par rapport aux communes pauvres.
Par ailleurs pour des communes qui sont dans des structures
intercommunales, le taux d’endettement de la communauté de communes
de laquelle elles font partie, s’ajoute à leur taux communal. Parmi
les villes citées dans l'article de l’Indépendant, Elne est la seule à
ne pas être dans une communauté de communes. Cela veut
dire qu’aucun autre endettement ne vient s’ajouter à son taux
actuel, ce qui améliore encore sa situation par rapport aux autres
communes de même strate. Dans le cas de la commune d'Elne notre
équipe municipale a fait le choix de modérer l'augmentation de
l'impôt local et à privilégier l'emprunt pour ne pas priver la
population de la commune d'équipements de qualité, utiles, adaptés
aux besoins et permettant le développement futur de la ville. Ainsi
le taux d'endettement par habitant a fortement progressé, mais les
recettes ont augmentées encore plus fortement. La ville
s'est dotée d'écoles primaire et maternelle, crêche, centre de
loisir, lotissement, équipements culturels, parkings, station
d'épuration, voirie principale, abords de la mairie... Et la part
communale des taxes et des prix de l'eau, assainissement, ordures
ménagères, taxe d'habitation, foncier bâti et non bâti, sont restées
stables durant toutes ces années.
Nicolas Garcia
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