Les élus et militants du Front de gauche de Sevran rejettent la grève de la faim très médiatisée de Stéphane Gatignon comme mode d'action pour résoudre les problèmes de financements de la ville du 93. Dans un communiqué publié ce mardi, ils mettent en cause les choix politiques du maire EELV dans la gestion de la ville.
"L’action publique d’un élu ne peut se résumer à jouer sur l’émotion de la population", déplore d'entrée le communiqué émis par l'assemblée citoyenne du Front de gauche à Sevran qui explique préférer l'action collective "plutôt que de soutenir une action individuelle qui engendre de la désespérance et contribue à donner de notre ville une image désespérée."
"Le maire de Sevran doit aussi s’interroger sur sa gestion. Cette nouvelle opération de communication ne peut pas servir à masquer des choix politiques qui ont conduit à des échecs", estiment ces élus et militants qui listent trois erreurs du maire de la ville de Seine-Saint-Denis:
- "Stéphane Gatignon a soutenu le Traité d’austérité Sarkozy-Merkel qui étrangle les collectivités locales. Son parti, Europe écologie-Les Verts, approuve le budget du Gouvernement prévoyant la baisse drastique de 2,25 milliards d’euros des dotations aux communes dans les prochaines années. Quel sens y a-t-il à réclamer 5M d’euros supplémentaires aujourd’hui, et accepter la baisse des dotations dans les prochaines années?"
- "Avant l’été, les élus sevranais du Front de gauche ont initié une action avec la population pour obtenir de l’Etat plusieurs millions pour financer la construction d’une école dans le sud de la ville. Le maire de Sevran a refusé d’y participer. Il a préféré recourir à un financement en partenariat public-privé qui avait pour conséquence automatique de faire perdre à la ville une subvention de 3 millions de la Région Ile-de-France!"
- "Ce partenariat public-privé, contre lequel nous avions mis en garde, a depuis échoué et retardé d’ un an la construction de l’école. Déjà en 2010, à propos d'un précédent PPP sur l’éclairage public, la Chambre régionale des comptes avait mis en cause la responsabilité de la ville, en épinglant de « nombreuses irrégularités » aux règles légales et « son manque de compétences ». Pour solder le contentieux, Sevran a dû verser plus de 1,1 million d’euros de dommage, aux frais des contribuables sevranais ! Conclusion des magistrats : « la commune n’a pas correctement défendu ses intérêts »."
Le Front de gauche de Sevran dévoile ses trois propositions pour sortir leur ville du marasme financier. Il appelle à "réformer totalement une fiscalité locale injuste, qui fait payer aux Sevranais deux fois plus d’impôts locaux qu’à Neuilly-sur-Seine", à "annuler tout ou partie de la dette qui asphyxie Sevran" et à "revaloriser les dotations de l’Etat aux collectivités". Plus globalement, il demande au "gouvernement PS-EELV" de "rejeter les mesures d'austérité" et de "mettre les richesses au service des citoyens, non des actionnaires et des marchés financiers".
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