Le Conseil constitutionnel vient de rendre son
avis. La ratification du pacte budgétaire et de la règle d'or qui
l'accompagne ne nécessitera pas de changement de la Constitution.
La ratification de ce traité engage la France à un équilibre budgétaire
perpétuel, au détriment des politiques et des investissements publics.
Avec la menace de sanctions européennes automatiques si une majorité
décidait une autre politique. Mais le Conseil constitutionnel a jugé, en
dépit de l'évidence, que ce traité n'impliquait pas d'abandons
supplémentaires de souveraineté du Parlement français.
Pourtant le Pacte budgétaire introduit un tel renforcement du pouvoir
des instances européennes - Commission, Conseil et Cour de justice -,
au service d'une radicalisation des politiques néolibérales, qu'il
devrait sans aucun doute imposer un vaste débat démocratique et une
consultation populaire.
Avant son élection François Hollande s'était engagé à une
renégociation. Il lui aura suffi d'un pseudo-"pacte de croissance" qui
n'équilibre en rien l'austérité massivement mise en œuvre en Europe pour
abandonner cet engagement. Au moment où l'Union européenne s'enfonce
dans une dangereuse récession, cette décision marque la victoire des
fanatiques de l'équilibre budgétaire au détriment de toute perspective
de transformation sociale et de transition écologique.
Nous refusons que l'austérité soit la ligne de conduite des politiques
gouvernementales pour les décennies qui viennent. Au moment où les
licenciements se multiplient, où le chômage et la pauvreté augmentent,
c'est une autre politique qui est nécessaire en France comme en Europe :
solidarité, partage du travail et des richesses, politiques de justice
et de convergence sociales et fiscales, plans massifs d'investissements
publics pour la transition énergétique...
Si la France bascule à son tour dans le délire austéritaire, comme le
recommandent la Commission européenne et la Cour des Comptes, c'est le
peuple français qui en paiera le prix, et au-delà tous les peuples d'une
Europe prise dans une logique dévastatrice.
Dans les semaines qui viennent Attac contribuera, avec toutes les
forces démocratiques qui refusent un tel coup de force, à faire monter
la pression sociale sur les parlementaires pour faire respecter la
démocratie : il faut refuser le pacte budgétaire, il faut un véritable
débat démocratique et un référendum. Le Parlement français doit rouvrir
et non pas clore le débat européen.
Attac France,
Paris, le 10 août 2012
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