Front de gauche des Albères

Front de gauche des Albères
Front de gauche des Albères

Rechercher dans ce blog

jeudi 16 août 2012

jean-luc mélenchon: Carte postale de retour

Lu sur le blog de jean-luc mélenchon (extraits):
Me revoici. J’entre dans le flot de la toile comme on entre dans la mer pour un bain. Je dois m’acclimater. Je reprends. Tout doux. Rien ne me fera accélérer. Bien calé dans mon hamac je lis la pile des numéros de « L’Humanité » que la factrice m’a livrée pendant mon absence. J’ai le temps !
 Ma pile du journal « L’Humanité » une fois finie, j’ai lu les gazettes de la finance. Là, c’est autre chose. La violence de mon indignation est intacte. Je crois même que ça s’est aggravé. Je reviens d’une zone du monde en pleine ébullition où tout déborde de projets et d’énergie. Le choc de la comparaison est sévère. Là-bas aussi ils ont connu ça jusqu’à ce que commence la vague des révolutions démocratiques qui a tout balayé. Maintenant les voilà dans les turbulences d’un monde en mouvement.
Ici, c’est : bonjour tristesse. Partout la peur. Partout la déprime. Il y a de quoi. La politique stupide d’austérité généralisée est en train de provoquer une récession générale sur le vieux continent. Ricanons en voyant que même ce mégalithe de madame Merkel commence à payer le prix de la politique de rustre qu’elle impose à toute l’Europe avec sa bonne conscience à front de bœuf ! Ce n’est pas faute d’avoir expliqué combien ce désastre était prévisible et combien il ne pouvait en être autrement. Mais à quoi bon ! Les très intelligents continuent de pérorer dans les colonnes que je lis. Rien ne les arrêtera. Au loin, on entend déjà le bruit de la grande chute d’eau qui va envoyer tout le monde dans le vide. Mais tous pédalent avec ardeur : plus vite, plus fort ! La Grèce a encore perdu six points d’activité économique ! Pourquoi changer une politique qui ne marche pas ? L’Espagne est entrée à son tour dans la spirale mortelle. Quelle surprise ! Lisez le texte de Sépulvéda dans « Le Monde Diplomatique » de ce mois-ci, malicieusement titré « le chat de Zapatero ». Le traité européen soi-disant « renégocié » par François Hollande va aggraver ce chaos déjà automatiquement grandissant. La vérité c’est qu’il est inapplicable. Qui et comment dans une économie déjà en récession va encore atteindre un déficit désormais limité à 0,5 % ? Qui est capable de provoquer un tel choc de contraction de la dépense publique ? Fumisterie ! Mais on peut compter sur l’armée des « béni oui-oui », en rangs serrés comme d’habitude, médiacrâtes, « responsables » politiques et compagnie pour assurer un escamotage complet du débat formel prévu à l’Assemblée pour la ratification du nouveau traité. La réalité et la résistance devra donc trouver d’autres chemins...
 il y a nécessité d’agir en commun... Comment ? En partant des revendications communes de l’humanité dont nous sommes porteurs ! J’ai cité dans cet ordre d’esprit la question de l’eau et de sa propriété collective inaliénable ! L’eau publique, la gestion de l’eau libérée du parasitisme de l’argent et des multinationales ! Cette bataille-là, c’est à mes yeux l’équivalent de la bataille pour la journée de huit heures qui donna son sens concret à l’existence de la première internationale ! Le scandale récent révélé par « Marianne 2 » et « Médiapart » sur ce complot de la multinationale de l’eau pour contrer l’action de notre camarade Gabriel Amard et la fondation de la régie publique de l’eau des « Lacs de l’Essonne », n’est-il pas révélateur ? Ne souligne-t-elle pas l’étroite connexion entre la dimension écologiste et anti-capitaliste de notre combat et de notre projet de société ? De ce fait, la plainte que Gabriel Amard a déposée contre la multinationale pour « trafic d’influence » est une première de grande portée politique. Bien sûr je vais y revenir très bientôt, et pas qu’une fois...
 le Front de Gauche est une invention destinée à nous aider à franchir nos limites. Celles qu’avaient assigné à notre gauche le goût des routines, l’intériorisation de la claustration minoritaire, le sectarisme, le réflexe des querelles byzantines et des batailles de textes prophétiques, la fascination pour les jeux de billards à trois bandes, les sordides querelles d’égo habillées en chocs théoriques. Tout cela était la gangue qui empêchait que déferle la formidable énergie que notre mouvance contient. Et le Front reste la machine adéquate aussi longtemps qu’il respecte cet objectif. Sinon : retour à la case départ. Mais la vie, elle, continuera. Et cela parce que le Front de Gauche n’est pas une fin en soi. La situation écologique et sociale appelle une réponse aux limites qu’elles semblent assigner au futur de l’humanité toute entière. L’objectif est d’appliquer celle que nous avons élaborée dans nos combats, de mettre en œuvre notre projet pour l’avenir. La révolution citoyenne comme sortie de crise. Voilà la tâche. Les poètes auront toujours le dernier mot.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire