par Michel Toumazet, mercredi 22 février 2012, 13:10 ·
Une inquiétude des Français très élevée
Avec une hausse de 7,4 points, l’indice d’inquiétude des Français est aujourd’hui à 69,6 points , un niveau rarementatteint au cours de ces cinq dernières années. Si le haut de la hiérarchie reste inchangé : l’emploi et le chômage,suivis par la santé et la qualité des soins arrivant en tête des préoccupations, l’actualité récente a renforcé lespréoccupations des Français sur les questions de logement, de mondialisation, de relations entre groupes sociaux ou encore la sécurité routière.
La première place des préoccupations est toujours occupée par le chômage et l’emploi : près de 8 Français sur 10 (79%)citent cette problématique qui progresse de 5 points par rapport au mois dernier. Les récentes délocalisations, comme celle del’usine Lejaby, ainsi que les mauvais chiffres du chômage ont clairement marqué l’opinion.
Avec 37% de citations, la question du logement n’a jamais autant inquiété les Français : la vague de froid que subit la Franceainsi que le rapport de la Fondation Abbé Pierre peuvent en partie expliquer ce niveau élevé. Les annonces du gouvernementqui donnent la possibilité d’agrandir son logement, n’ont pas non plus rassuré les Français, cette préoccupation enregistre une augmentation encore jamais vue de 12 points.
Conséquence de la perte du AAA, des délocalisations d’usines, ou du forum de Davos, la mondialisation de l’économie et deséchanges commerciaux atteint également un record d’inquiétude passant de 18% de citations début janvier à 24 %aujourd’hui.
En progression de quatre points depuis janvier, l’intégration et les relations entre groupes sociaux est cité par 14% des sondésalors que même que la polémique sur les paroles du ministre de l’intérieur sur les civilisations n’a démarré qu’au milieu de laréalisation de notre enquête.
Enfin, les nouvelles campagnes de la sécurité routière ont porté leurs fruits. En effet, le nombre d’interviewés citant cetteproblématique a augmenté de 6 points en un mois : près de 1 Français sur 5 (19%) se dit préoccupé par cette question.
Focus sur les classes moyennes :
Les classes moyennes françaises se caractérise par un indice d’inquiétude beaucoup plus fort que l’ensemble de lapopulation et des préoccupations sensiblement différentes très axées sur les conditions de vie mais également surles inégalités sociales.Dans la définition actuelle qu’en propose l’INSEE, les classes moyennes regroupent les membres des professions intermédiaires massivement dominées par le salariat.
Avec un indice d’inquiétude de 76,3 points, elles sont aujourd’hui lacatégorie sociale la plus inquiète avec un écart de plus de 6 points par rapport à l’ensemble de la population.
Les préoccupations de ces classes moyennes diffèrent sensiblement de l’ensemble de la population. Elles se focalisent notamment sur des dimensions liées aux conditions de vie : pouvoir d’achat, logement, environnement mais le résultat le plusfrappant est le très haut niveau atteint par les inégalités sociales.
Pour autant, cette sensibilité à certains sujets ne bouleverse pas fondamentalement la hiérarchie des préoccupations mais on observe néanmoins de vrais changements de priorités par rapport à l’ensemble de la population.
Le chômage et l’emploi sont ainsi toujours en tête des préoccupations des classes moyennes mais l’évolution du pouvoir d’achat passe en deuxième position, reléguant la santé en troisième place.
Les inégalités sociales passent elles de la sixième place à la quatrième place tandis que le financement des retraites recule de la quatrième à la septième place. Plus précisément, plus d’une personne sur deux appartenant aux classes moyennes citent les inégalités sociales commefaisant partie de leurs préoccupations, soit dix points de différence par rapport à l’ensemble de la population, 59% citent lepouvoir d’achat contre 52 % seulement au global, 44 % citent le logement contre 37 % et enfin 37% citent l’environnement et la pollution contre 30% en moyenne.
Au total, la conjonction du haut très niveau d’inquiétude, de cette forte sensibilité aux inégalités sociales et au pouvoir d’achat montre bien à quel point les classes moyennes sont dans une situation de pessimisme aigu. Ce constat va plutôt dans le sens,au moins au niveau des perceptions, de la thèse de la « paupérisation des classes moyennes » défendue par le sociologue
Voici le lien qui vous permettra d'accéder aux résultats complets de l'étude :
http://www.tns-sofres.com/_assets/files/2012.02.20-baropreocc.pdf
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