Front de gauche des Albères

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dimanche 29 septembre 2013

L'assemblée citoyenne cantonale du mardi 18 juin à Villelongue


L'assemblée citoyenne cantonale du mardi 18 juin à Villelongue  a porté sur les retraites. Près d'une trentaine de personnes ont participé à cette rencontre. Michel Coronas, administrateur d'organismes sociaux a lancé le débat .


Extrait de son intervention
« Pour bien engager une réflexion sur la question des retraites, la première condition c’est de ne pas considérer celles-ci comme un sujet en soi coupé d’une réflexion plus large sur l’évolution de la société que nous envisageons.
Cela doit permettre d’éviter les poncifs, les vérités d’un apparent bon sens et consacrées à comment gérer la crise sans rien changer aux rapports de domination et aux logiques qui régissent notre système économique et social.
Ainsi, si l’on examine le volume des richesses créées dans notre pays, dans les 20 dernières années :
Le PIB a évolué de + 33%.
·    Ralentissement et léger tassement lors des deux dernières années.
Mais dans le même temps, deux autres données sont intéressantes à observer :
·    Le volume des cotisations sociales : +19%.
·    Revenus financiers des entreprises et des banques : +143% -> 270/300 milliards.
Déficit retraite 20 milliards – 2020
Sur la même période (1983-2006) environ 20 ans.
En croisant d’autres données économiques notamment sur la répartition de la valeur ajoutée (richesse nouvelle créée).
Comment se répartit-elle ?
·    La part des salaires a chuté de 10%.
·    La part des dividendes est passée de 5 à25%.
Sa part dans le PIB est passée de 3,2% à 8,5%.
Nous touchons à l’une des données structurelles et fondamentales de la crise concernant le déséquilibre de la répartition des richesses créées :
·    Les dépenses sont utiles en diminution.
·    L’accumulation financière s’accroît sans cesse.
Dans cette même période, nous avons connu l’apparition depuis 2007/2008 une crise systémique.
Les banques, les grands groupes financiers, commerciaux et industriels, doivent disposer de toujours plus de profits pour alimenter leurs opérations spéculatives.
Alors que le regard se focalise sur la compétitivité toujours du côté de la compression de la masse salariale, les produits financiers dans la valeur ajoutée des entreprises sont deux fois supérieurs (29%) à leurs cotisations sociales (15%).
A partir de ces constats, on peut commencer … à parler de la réforme des retraites.
L’horizon incertain des déficits à l’horizon :
·    2020 : 1% PIB.
·    2040 : entre 0,2 et 2,4% PIB.
·    2060 : entre -0,5 à 2,7%.
Pourquoi de tels écarts ? Parce qu’il y a une multitude de facteurs qui peuvent influer sur cet équilibre.
Il s’agit tout d’abord de déterminer un postulat de base.
Quel système vise-t-on ?
·    Soit un système à cotisations définies.
è Et donc l’on va travailler sur les autres variables :
o  Durée de cotisation.
o  Allongement de l’âge de départ.
o  Réduction des droits.
·    Soit un système à prestations définies.
è Et donc l’on va travailler sur le variable cotisations :
o  Taux de couverture Retraite/Salaires.
o  Minima de pension.
o  Age de départ en fonction pénibilité.
L’un est-il irréaliste ou insupportable vis à vis de l’autre ?
Aucun des deux, mais ils ne recherchent pas le même but.
Le MEDEF, la Commission européenne et, il faut le regretter, le Gouvernement penchent pour la cotisation définie car ils sont alignés sur la réduction des déficits publics (dont je rappelle qu’ils sont, dans une large part, la conséquence du sauvetage des banques, de la diminution des contributions des plus aisées…).
D’autres comme le PCF, le Front de Gauche, la CGT, le FSU, Solidaire et dans une certaine mesure FO dans le mouvement syndical sont dans la perspective de retraites à prestations définies.
Voilà dans quel contexte se développent aujourd’hui les débats concernant la réforme des retraites et son cortège d’affirmations péremptoires, souvent discordantes, destinées à préparer l’opinion au pire.
1ère phase du scénario
Le rapport demandé à la Conseillère d’Etat, Yannick MOREAU.
Fuites et dramatisation à outrance.
Toutes les mauvaises pistes sont évoquées :
è Allongement de la durée.
è Recul de l’âge légal.
è Ponctions fiscales : suppression de l’abattement de 10% IR.
è Désindexation des pensions
è Fiscalisation de la bonification de 10 ≥ 3 enfants. Le but toujours inavoué est la baisse des pensions.

2ème pan du dispositif
Les arguments qui tournent plus globalement autour de la gestion et de l’acceptation de la crise.
Déséquilibre démographique : taux de remplacement des générations.
On vit plus longtemps, on travaille plus longtemps.
Il faut réparer les injustices ; inégalités public/privé, régimes spéciaux.
Aucun de ces arguments n’a un fondement sérieux (développer …).
3ème pan du dispositif
Pression psychologique.
Exemple sondage qui par avant justifierait la voie privilégiée par le Président de la République.
Les retraités seraient des privilèges.
Après une période de réduction de la pauvreté ; année 1970 : 35% sous le seuil de pauvreté, année 1990 : 10%, on replonge.
Inégalités des pensions selon le sexe :
Femmes 879 €       Homme 1 657 €

Pension moyenne 1 245 € (rappel seuil de pauvreté 1 001 €) :
è 46% des pensionnés du régime général perçoivent, en 2012, 628,99 € par mois.
è 28% des pensionnés de la fonction publique perçoivent le minimum.
è 8% des pensionnés de l’Etat perçoivent le minimum.
è 572 000 retraités perçoivent l’allocation solidarité, soit 787,26 € pour une personne seule.
Ces différentes affirmations doivent être combattues. Des solutions alternatives sont travaillées par des courants de divers horizons qui proposent d’autres modes de financement tant dans le mouvement syndical , que dans les partis politiques (projet de loi Ft de G).

Ils ont un  socle commun :
·    Système par répartition.
·    Solidarité intergénérationnelle.
La réforme des retraites est dictée aujourd’hui jusque dans le détail par la Commission européenne (voir ses dernières recommandations en date du 29 mai 2013). »

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