Le conseil national du mouvement a établi, ce samedi, sa feuille de route, non pas « dans l’opposition, mais en opposition à la politique du gouvernement », et mobilisé dès maintenant pour imposer une alternative à l’austérité.
Ce week-end, le Front de gauche réfléchissait à la mise en place d’une campagne d’alternative à l’austérité. Lors de son conseil national, samedi, « tous les participants ont convenu que (nous) entrions dans une nouvelle étape, marquée par le tournant de la politique gouvernementale qui se soumet désormais totalement aux exigences du grand patronat, des marchés financiers et de l’européisme libéral », explique Christian Picquet (GU), président de la coordination du Front de gauche.
Après des mois d’explications difficiles sur son positionnement, le point de vue d’un Front de gauche non pas « dans l’opposition politique mais en opposition à la politique du gouvernement » semble ainsi faire consensus. Les choix stratégiques devraient être l’objet d’un texte adopté « courant janvier », mais
« l’urgence est de donner la parole à tous ceux qui, au-delà du Front de gauche, ont voté pour le changement », assure Francis Parny (PCF). Il s’agit de « créer les conditions d’une mobilisation unitaire et en même temps d’une majorité alternative », réaffirme pour sa part Éric Coquerel (PG).
Pour répondre à ces exigences, une campagne « Pour l’alternative à l’austérité » devrait, selon ces participants, voir le jour dès janvier et être au cœur de l’activité du Front de gauche pendant plusieurs mois. Dans « une démarche d’éducation populaire », de « construction partagée d’alternatives avec les citoyens » et de large rassemblement, marches, pétitions, meetings… figurent parmi les différents rendez-vous qu’envisage le mouvement pour « créer l’espoir et une mobilisation victorieuse », selon les mots de Christian Picquet. En « prélude » ou comme « une première étape », cependant, le Front de gauche entend contribuer à la solidarité avec les salariés de Florange et mobiliser autour du mot d’ordre de nationalisation (voir page 4). Dès maintenant, l’exigence d’amnistie des syndicalistes condamnés sous Sarkozy devrait être défendue, au travers d’une pétition de soutien à la loi des parlementaires du Front de gauche allant en ce sens.
La rencontre du week-end se voulait aussi un point d’étape sur la réflexion du Front de gauche quant à son développement, objet d’un second texte qui devrait être finalisé dans les mêmes délais après différentes discussions, notamment au sein des partis. Des pistes sont d’ores et déjà avancées, comme le développement des assemblées citoyennes ou le choix d’une direction « collégiale », tandis que d’autres questions sont laissées ouvertes pour le moment, semble-t-il, telles que celle des prochaines échéances municipales. Un objectif semble toutefois largement partagé : faire du Front de gauche, un front du peuple.
PS : diviser pour mieux régner
« Le Parti communiste déclare qu’il n’est pas une opposition, et Jean-Luc Mélenchon déclare qu’il est plus qu’une opposition, une alternative », estimait encore, hier, le porte-parole du Parti socialiste, David Assouline, sur le forum de Radio J, notant entre eux une différence « manifeste ». Il a reproché à l’un ses « invectives » et « outrance », et a réprouvé les autres, arguant qu’ils auraient « voté comme la droite », plutôt que de s’interroger sur leur refus commun des politiques d’austérité.
Julia Hamlaoui
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