Villelongue dels Monts, le 24 octobre.
32 participants, 35 interventions, 16 intervenants
«...Il ne suffit plus de protester contre les
plans de licenciements, les fermetures d''entreprises, mais bien de donner aux
citoyens les moyens de contrôler et d'agir sur les finances, dans les quartiers, les villages, les
entreprises, en finir avec le béni-oui-oui, et
porter au plus haut les aspirations des citoyens...» Cet extrait
de l'introduction d' Antoine lors de l'assemblée citoyenne cantonale
donne le
ton, chacun est bien là, joyeux de se retrouver, ensemble, mais surtout, décidé à poursuivre ce rassemblement,
qu'est le Front de Gauche, le renforcer et l'élargir.
Le ressenti après la ratification du traité
européen
Une première intervention montre la nécessité
«d'aller vers les gens, de multiplier
les contacts, leur expliquer la nocivité du traité budgétaire européen, non
renégocié (c'était pourtant un engagement du candidat Hollande) et de sa règle
d'or». Un autre montre que «l'austérité n'est pas pour tout le monde». Et l'on
reparle d'en finir avec les transactions financières, de la taxe Tobin.
Plusieurs expriment leur colère, leur déception face au «suivisme» du député de la circonscription, un des
participants l'a même manifesté par
écrit. Pourquoi ne pas rencontrer Pierre
Aylagas, propose-t-on? Demander son soutien «actif» concernant la lutte des cheminots de Cerbère?
Cette vague de protestations laisse bientôt la place à l'optimisme «on a
semé quelque chose,» . Mais attention au danger: «la ratification du
traité pourrait conduire les gens à la désespérance, d'où l'importance du
rôle du Front de Gauche auprès des gens» souligne un participant, il faut «se
démarquer des libéraux» dit un autre.
On lâche rien
On en vient alors
aux luttes, aux initiatives qui se développent partout en Europe (Espagne, Grande Bretagne, etc.), on parle de
«contexte européen extraordinaire», de «front des peuples européens», de
«solidarité européenne» avec la journée du 14 novembre. «C'est dans les pays
qui souffrent le plus qu'il y le plus de gens mobilisés, dit un
intervenant, n'attendons pas d'être comme eux pour bouger». Un autre
pointe du doigt les «contradictions qui sont dans la tête des gens», à nous de
leur expliquer, «on a les moyens pour cela: l'informatique, le papier, le
contact direct avec les gens», «nous sommes les seuls à porter une
alternative politique( c'est la lutte contre le capitalisme), les seuls à avoir
une démarche citoyenne». Mais attention à «ne pas être donneurs de leçons».
Pour autant certains considèrent que «nous ne sommes pas suffisamment
rassembleurs et de ce fait on est peu crédible» et, répéter «on est les
seuls à», ne rassemble personne. L'exemple du mouvement espagnol est donné: «il
n'est pas né derrière un parti ou un syndicat, il est né parce qu'il y a eu une
idée de front, de rassemblement sur un mot d'ordre dans la rue, avec des
salariés, là est née leur crédibilité. Ainsi l'expression stop Austérité est un
mot d'ordre rassembleur.» Un participant considère que «pour combattre
l'idéologie capitaliste, on est très faible même si on fait de beaux discours,
on apprend beaucoup des mouvements de masse».
Être visibles et crédibles
Pour une intervenante, «être visible, c'est se
démarquer de cette gauche de droite. N'est-on pas trop timides
dans nos tracts? Dénonce-t-on vraiment?». «Avoir de la crédibilité, nous
l'avons eu au moment des élections, intervient un participant, on a eu
cette masse critique.» En tant que «Front de Gauche, nous devons rassembler,
et pour rassembler, préoccupons nous de la vie quotidienne des gens, écoutons
leurs doléances», et «pourquoi ne pas faire avec les gens, les cahiers
de doléances, des cahiers d'expressions et de propositions citoyennes?»
«Engager une démarche à long terme, redonner ses lettres de noblesse
à la politique, prendre appui sur ce que nous avons fait, avec le Front de
Gauche».
L'assemblée citoyenne reprend à son compte la
lettre de Bernard au député de la circonscription. Un courrier, au nom de
l'assemblée citoyenne cantonale, lui sera adressé dans ce sens.
Un groupe se constitue pour travailler sur les cahiers
de doléances.
Compte
rendu fait par Michèle Devaux
La taxe Tobin:
RépondreSupprimerLe sujet fut plusieurs fois mentionné mais à mon sens en passant à côté de la problématique essentielle. D'abord une première remarque qui est primordiale pour comprendre la taxe Tobin, c'est que non seulement elle sert à pénaliser les transactions financières (c'est le premier côté de la Taxe), mais on oublie la seconde face de la taxe, qui est le versement des fonds collectés dans des actions de développement des pays du Sud. Ce deuxième point est, à mon avis, indissociable du premier, car il met cet argent en quelques sorte "hors circuit", ce qui est décisif. Aujourd'hui la "taxe Tobin" qui est proposée, ce n'est qu'un impôt supplémentaire... qui passe bien comme impôt parce qu'il se revendique du nom de "taxe Tobin" et qui permet de faire passer d'autres Taxes ciblées sur d'autres groupes sociaux, puisque tout "le monde fait un effort". Le devenir des montants de cette "taxe Tobin" est aujourd'hui, de réintroduire cet argent dans le système... bancaire par exemple pour éponger les actifs pourris de celui ci... Il y a deux façons de comprendre cette dernière étape, soit "la taxe" permet de "blanchir" les actifs pourris, soit elle alimente les banques pour que celles -ci continuent leur gestion de l'économie. Dans les deux cas, "la taxe" ne sert pas "mettre du sable dans le système"... et l'action des forces de progrès est nécessaire pour que ces fonds ainsi levés soient dirigés vers des causes plus progressistes. L'échec prévisible de cette "taxe pas Tobin", permettra aussi de discréditer les idées des promoteurs de "la taxe Tobin": "vous voyez, on a même essayé !"
db
La Banque Peugeot:
RépondreSupprimerLe problème me semble beaucoup plus complexe, et peut être plus positif qu'il n'y parait. Le groupe automobile Peugeot a crée son propre organisme de crédit pour financer l'achat de ses automobiles à crédit. On peut dire que ce n'est pas la vocation d'un constructeur automobile de faire une banque, mais c'est un autre problème. Pour des raisons économique (baisse des ventes et donc des demandes de crédits etc..) cette banque est dans le rouge en position difficile. Comme toutes les banques en difficulté, les autres banques ne veulent plus lui prêter de fonds car elles craignent de ne pas les récupérer. La maison mère Peugeot a des difficultés, elle ne peut pas refinancer sa banque, ou alors l'argent qu'elle y mettra ne pourra pas être utilisé ailleurs... C'est là que l’État intervient ,en garantissant à hauteur de 6,9 ou 7 milliards d'Euros (je ne sais plus), les pertes de la banque. C'est à dire que l’État s'engage à mettre ce montant en "stock" prêt à servir pour cette banque, si elle ne peut plus payer. Les autres banques vont alors pouvoir repréter à la banque Peugeot car ,jusqu'à hauteur de 6,9 milliards ,elles sont certaines de récupérer leur mise... et la garantie de l’État ne devrait jamais être versée. Mais le plus intéressant commence là. Car il est clair que l’État n'a pas fait cela sans contre partie. Cette contrepartie, c'est l'obtention d'un siège au conseil d'administration. C'est une première chez Peugeot, et qui fait grincer des dents et hurler le patronat. Longtemps Peugeot ne fut même pas une SARL mais un groupe familial, ce qui était incroyable vu la taille du groupe! Il y avait là un bastion du privé qui se trouve maintenant investi. Mais on peut encore aller plus loin ! La stratégie de Peugeot c'était de dire "on a besoin de l’État pour nous aider dans notre restructuration mais surtout que l’État reste à la porte et n'entre pas, car pour se sortir de ces difficultés nous avons besoin de nous associer à un autre grand groupe automobile. Celui ci ne peut pas être Renault (ce serait effectivement dramatique pour l'emploi), Général Motors tient la corde, mais ce sont des Américains, et jamais ceux ci ne voudront s'associer à un groupe où l’État est présent ! Donc aidez nous mais surtout ne rentrez pas..." et là l’État en a décidé autrement... il est certain que les 6,9 milliards de garantie ont fait partie de la négociation ! Une dernière remarque qui me parait aussi fondamentale. Il y a quelques années, les revues d'économie signalaient un vrai problème pratique. Suite à l'évolution des Universités d’économie, il n'y avait plus en France d'économistes experts de l'industrie automobile. Ils en avaient certes, mais plus aucun n'était indépendant. L’État n'avait donc plus moyen d'évaluer autrement que comptablement cette industrie... Souhaitons qu'avec cette place au CA de Peugeot l’État retrouve une expertise qui lui a échappée.
DB