Nous saurons d’ici le 7 septembre prochain si
la Commission européenne juge recevable ou non la proposition d’
“Initiative citoyenne européenne” inspirée par le Parti de la Gauche
Européenne (PGE) et d’autres forces progressistes du continent… La
demande a été formellement déposée,conformément aux règles en
vigueur,par un “comité de sept citoyens ou citoyennes de l’Union
européenne”.En l’occurence,Pierre Laurent,secrétaire national du PCF et
actuel président du PGE; Alexis Tsipras,leader de la coalition de gauche
grecque Syrisa et vice-président du PGE; Marta Sanz-Pastor,écrivaine
espagnole; Nico Cué,responsable syndical belge; Lidia
Menapace,présidente de “l’Union des partisans” d’Italie; Heinz
Birnbaum,responsable syndical allemand; et Judit Morva,intellectuelle
progressiste hongroise
.Chacune de ces personnalités est une figure
reconnue et respectée dans son domaine,à la fois dans son pays et à
l’échelle européenne.Rappelons que l’ “Initiative citoyenne européenne”
est une disposition que les auteurs du traité de Lisbonne avaient,en son
temps,jugé utile d’insérer dans leur texte pour faire diversion par
rapport au caractère profondément antidémocratique de leur projet pris
dans sa globalité.Elle permet d’obtenir la tenue d’un débat public au
Parlement européen,voire un acte législatif de la Commission,sur une
proposition ,dès lors que celle-ci obtient le soutien explicite d’un
million de citoyennes et de citoyens de l’Union européenne.
Il va de soi que cette “ouverture” n’avait pas été décidée pour
faciliter la promotion d’une idée en opposition radicale avec l’actuelle
politique de l’UE !C’est pourtant le défi que lancent les sept
initiateurs de cette bataille démocratique européenne sans précédent.La
proposition pour laquelle ils vont solliciter le soutien d’un million de
personnes vise,en effet, le coeur du contentieux de masse qui oppose
aujourd’hui les peuples de l’UE aux dirigeants européens: l’austérité
durable pour “rassurer les marchés financiers”.La proposition mise en
débat sera donc la création d’une banque publique européenne
exclusivement axée sur le financement,à taux quasi-nuls,de projets
créateurs d’emplois,socialement utiles,favorisant la promotion de
services publics et la défense de l’environnement.Le but de la création
de cet établissement financier très spécifique est également de faire
vivre une logique de solidarité envers les pays en difficulté -autrement
dit d’accorder des aides d’autant plus favorables que les retards à
rattrapper sont importants.Pour toutes ces raisons,cette banque d’un
type nouveau ne doit pas dépendre,pour ses financements,des exigences
incontrôlables des “investisseurs” sur les marchés des capitaux.Elle
doit bénéficier ,pour l’essentiel,du pouvoir qu’a la Banque centrale
européenne de créer de la monnaie,donc de l’argent.Ce privilège,les
banques privées en profitent aujord’hui sans limite et sans aucune
condition d’utilisation.On en connait les résultats! La banque publique
dont nous proposons la création attribuerait,au contraire, ces fonds
selon des critères précis (évoqués plus haut) et sous le contrôle d’un
Conseil d’administration où les élus et les organisations syndicales
auraient toute leur place.
Mettre ces enjeux politiques cruciaux entre les mains des
citoyens;ouvrir un large débat sur les alternatives aux règles
insoutenables qui s’imposent aujourd’hui;faire vivre une démarche
européenne conquérante avec l’objectif d’arracher des résultats
concrets:telle est l’ambition de ce beau projet qui débutera à la
rentrée et s’étendra sur toute une année. Un million d’Européens en
campagne !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire