« D’abord, je voudrais dénoncer l’attitude de la direction qui, depuis plus d’un an maintenant, joue au chat et à la souris. Tout se passe comme si elle attendait la veille des vacances, fin juillet, pour annoncer la fermeture.
Ce refus de dialogue social, de débattre sur les solutions pour PSA Aulnay est inacceptable. Les syndicats posent deux questions : le maintien de la production de la Citroën C3 dans sa totalité et l’obtention d’un véhicule de remplacement ensuite. L’objectif pour les élus doit être celui-là : maintien des emplois et de la vocation industrielle du site. Toute attitude consistant à attendre l’annonce de la fermeture pour envisager une reconversion est inadmissible.
En tant que députée, j’ai été reçue, avec d’autres, au ministère du Redressement productif. Le lendemain, Arnaud Montebourg devait rencontrer le PDG de PSA. Mais ni le préfet, ni les élus, ni les syndicats n’ont été informés du contenu de cette rencontre. Le rôle de ce ministère ne peut pas être d’organiser des tables rondes qui n’ont pas de suite. Il faut qu’il soit aux côtés des syndicats face aux directions pour que s’ouvre un dialogue social sur les alternatives industrielles. Il faut ensuite légiférer pour que les licenciements soient interdits dans des entreprises qui ont distribué, l’année précédente, des dividendes à leurs actionnaires. C’est le cas de PSA, même s’il est l’un des groupes automobiles à avoir le moins délocalisé. En cas de difficultés passagères, du fait de la crise du pouvoir d’achat, il doit puiser dans les dividendes pour maintenir l’emploi. Les députés du Front de gauche redéposeront prochainement une proposition de loi contre les licenciements boursiers. Enfin, une politique de relance par la consommation est nécessaire avec une véritable augmentation du Smic permettant une revalorisation généralisée des salaires. »
Marie-Georges Buffet
L'État hausse le ton contre contre PSA.
Dans une lettre adressée vendredi au président du directoire de PSA,
Philippe Varin, le ministre du Redressement productif, Arnaud
Montebourg, demande que "la direction fasse connaître ses intentions au
plus vite et de façon précise". Il demande aussi d'"engager sans délai
le dialogue social, et d'en faire une arme collective pour affronter
vos éventuelles difficultés dans le respect de vos salariés". Arnaud
Montebourg a nommé Emmanuel Sartorius comme expert gouvernemental pour
mieux comprendre la situation réelle de l'entreprise. Il "doit
permettre au gouvernement, au groupe PSA et aux salariés d'avoir une
vision précise de la situation du groupe et des solutions que nous
pourrions envisager en fonction de l'état réel de l'entreprise", selon
le ministère. "Pour le moment, PSA ne nous a pas fourni les éléments
nécessaires permettant de juger de la santé du groupe", ajoute le
ministère.
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