Ce blog, créé à l'initiative des militants du pcf et du front de gauche est mis à la disposition de tous ceux, habitants des Albères, qui souhaitent participer à la construction d'une alternative permettant à notre pays de sortir de la crise. C'est un espace d'information, d'échanges, de constructions d'idées nouvelles. IL EST A VOUS
lundi 11 juin 2012
Extraits de l'intervention de Francis Wurtz 1 juin à argelès
« L'histoire ne repasse jamais les plats
Il y a fort heureusement des exceptions. La dernière fois où la gauche était au pouvoir , cela ne s'était pas trop bien terminé, on l'a payé cher, on l'a payé par dix ans de gouvernement de droite, en fait au total par dix sept ans de présidence de droite, et voilà que l'histoire ne repasse pas puisque nous avons eu la grand chance de réussir à nous débarrasser de cette droite dure et nous avons aujourd'hui une chance à saisir. Je pense que cette fois ci, nous n'avons pas le droit à l'échec parce que sinon ce serait un boulevard pour l'extrême droite, des désillusions qui succéderaient à des désillusions cela pourrait faire très mal. Nous avons tout à gagner à faire tout ce qui dépend de nous pour faire réussir le changement. Et pour le réussir, le gouvernement seul, même s'il était un excellent gouvernement, ne suffit jamais,
il faut mobiliser la société, il faut un parlement dynamique, et il faut également mener une bataille à la dimension européenne. Et cette dimension est aujourd'hui indissociable des autres si nous voulons réussir véritablement à changer les choses. Notre ambition, à nous Front de Gauche,c'est
d'aider à cela c'est en quelque sorte notre identité. C'est le 10 juin que se forgera ce rapport des forces pour les 5 ans à venir, voilà pourquoi c'est tellement important de concentrer nos efforts et toute notre créativité sur cette bataille du 10 juin et peut-être celle du 17 juin....»
«Les échéances politiques après les élections législatives
On ne connaît pas pour le moment les grandes échéances politiques à venir après les élections mais on en connaît certaines, on connaît une des toutes premières échéances, c'est la fameuse conférence sociale annoncée par le gouvernement et qui suscite une grande attente puisque le nouveau président de la République a annoncé, qu'à l'occasion de cette conférence, toutes les grandes questions sociales pourraient être abordées : l'emploi, le pouvoir d'achat, les droits, les conditions de travail. Et dans le même temps il y aura de très fortes pressions contre toute velléité de changement....»
«D'autres sujets préoccupants montrent bien que le débat politique est un tout
- le rapport de l'UNICEF sur la situation de l'enfance dans 35 pays du monde, la France est classée 18ème en matière de privation de besoins essentiels pour le développement de l'enfant. La 5ème puissance économique du monde est classée 18ème ! C'est une moyenne nationale ce qui veut dire que dans certaines régions c'est encore plus difficile. Cela doit interpeller une gauche qui vient d'arriver au pouvoir, sur la base de l'expression d'une grande volonté de changement Concernant la question de la jeunesse, les députés communistes et parti de gauche sortants ont élaboré une proposition de loi sur la jeunesse avec toutes les grandes organisations de jeunesse sur les questions de l'emploi et la formation, de l'autonomie financière, de l'accès effectif aux droits. Il faudra que les nouveaux députés sortis des urnes le 17 juin soient mis devant leurs responsabilités face à cette proposition et qu'ils se prononcent..
- l'environnement
Trois jours après le deuxième tour des élections, à Roi de Janeiro, au Brésil, se tiendra la conférence mondiale sur tous les grands enjeux de l'environnement et du développement durable (changement climatique, biodiversité, pollution de l'air et de l'eau, cadre de vie). On appelle cela «Rio +20» car la grande conférence, le sommet de la terre, a eu lieu, dans cette ville, il y a 20 ans, c'était le lancement d'une grande mobilisation mondiale qui malheureusement a fléchi depuis lors. Cette conférence ne se présente pas bien, elle ne prévoit pas le moindre objectif contraignant, il y a une vision mercantiliste qui, pour le moment, domine. Nous avons également à demander que les représentants de cette France nouvelle, affirment une ambition forte à l'occasion de ce rendez-vous mondial
- la question de la paix
Après son investiture le président de la République a répondu à une première grande invitation, celle du sommet de l'OTAN, aux USA. On a retenu de ce sommet la décision, juste, qu'il a prise de maintenir fermement sa position en faveur du retrait de nos troupes d’Afghanistan d'ici la fin de l'année. Ce qu'on n'a pas dit c'est qu'il y a deux autres décisions, l'une qui n'a pas prise en l’occurrence il y avait une occasion d'exprimer sa volonté de rompre avec la politique précédente de Sarkozy, volonté qui consistait à dire, Sarkozy en rupture avec toute la tradition française depuis de Gaulle avait décidé que la France entrait à nouveau dans la structure militaire intégrée de l'OTAN, il n'était pas difficile de dire que nous n'étions pas en accord avec Sarkozy et d'annoncer face aux américains et autres que la France se retirera à nouveau de cette structure. Hollande ne l'a pas fait et on doit le regretter. La deuxième décision ,qu'il a par contre prise, et qui est regrettable, et qu'il faut dire sans polémique, c'est qu'il a donné son accord pour lancer le fameux bouclier antimissile. C'est une vieille lubie qui date de Reagan, on appelait cela «la guerre des étoiles». Décision est donc prise de lancer la première étape, et ce n'est pas rien, il s'agit d'installer de très puissants radars en Turquie, d'une série de missiles sur des bateaux en méditerranée, des intercepteurs en Roumanie et en Pologne, le tout géré depuis la base américaine d' Allemagne. Ceci provoque de vives polémiques notamment avec la Russie qui va prendre des mesures de rétorsion, en particulier en installant radars et autres à Kaliningrad près de la frontière de l'Union Européenne, on n'a pas besoin de cela. De plus, les américains ont annoncé que cette protection contre d'éventuelles agressions, concernait tout le monde et donc que tout le monde devrait «passer à la caisse».Tout cela fait partie du débat politique et on ne peut
passer dessus comme si ce n'était rien. De même Hollande a dit qu'il n'excluait pas que la France participe à une intervention militaire en Syrie. Même si on sait que nous avons comme lui envie de condamner radicalement le régime de Bachar al Assad, qui est déshonorant, voire barbare, mais on devrait savoir au moins depuis la Libye, que les interventions militaires sont des aventures qui ne règlent pas les problèmes mais qui souvent les aggravent surtout dans cette région explosive ....»
«La question sociale en lien avec l'intervention européenne
La conférence sociale doit donc avoir lieu avant le 14 juillet, déjà des pressions s'exercent contre toute velléité de changement réel. Le MEDEF et Parisot évoquent leur litanie habituelle en faveur de l'abaissement du coût du travail, le recul de l'âge de départ à la retraite La Droite, animée par une soif de revanche, va se ressaisir rapidement. L'autre obstacle est l'extrême modicité des propositions de Hollande sur les questions sociales : le petit coup de pouce au SMIC ne peut nous satisfaire, le retour à la retraite à 60 ans pour ceux seulement ayant cotisé 41 annuités sans savoir ce qu'il en est des périodes de chômage, la conception du changement, la recréation des 60 000 postes à l'EN pour lesquels nous sommes absolument opposés à l'idée d'un redéploiement de postes supprimés ailleurs... Il faut habiller Pierre et Paul et non Pierre au détriment de Paul. Mais la plus grosse pression contre le changement viendra de l'union européenne, et cela a déjà commencé par la présentation du rapport explosif de la commission européenne adressé aux autorités françaises qui est l'illustration d'un nouveau pouvoir attribué, récemment, à la dite commission, dans l'indifférence générale, qui s'appelle le renforcement du pacte de stabilité. Ce pacte stipule que chaque état membre a le devoir d'envoyer en début d'année, à la commission, une analyse de l'état des lieux de son économie, qui précise ses points faibles par rapport aux grands objectifs sur la question de la dette, de la compétitivité et qui précise quelles sont les réformes que l'Etat envisage dans l'année, pour rectifier les erreurs. La commission envoie des inspecteurs dans les pays. Ainsi ils sont venus en France pendant la campagne des présidentielles, pour vérifier sur le terrain si les indications données correspondent bien à la vérité. Puis la commission dresse un rapport dans lequel elle fait des recommandations.... Ainsi pour la France : pour arriver aux résultats engagés, soit 3% de déficit public pour l'an prochain, la commission préconise de faire plus d'efforts d'où ses propositions: faire des coupes supplémentaires dans les dépenses de santé, un contrôle des dépenses des collectivités locales soit 25 milliards d'économie, et entreprendre des réformes structurelles ( la modération des salaires, plus de concurrence notamment dans le domaine de l'électricité, du transport ferroviaire, plus de flexibilité sur le marché du travail ce qui signifie que nous avons un trop haut degré de protection légale dans les contrats de travail, la commission se dit contre les inégalités (sic!!) on trop d'inégalités en France avec des CDD, des contrats précaires, alors que d'autres sont en CDI !, il faut poursuivre l'allongement de départ à la retraite, il faut améliorer la rentabilité et la compétitivité des entreprises par des licenciements économiques, en précisant qu'il ne faut pas empêcher les licenciements économiques, donc il faut les encourager!). Certes ce sont des recommandations auxquelles il faut néanmoins répondre ( c'est à dire qu'il faut que le pays concerné arrive aux résultats demandés) sous peine d'ouverture d'une procédure pouvant aller jusqu'à une sanction financière chiffrée en fonction du PIB du pays, rendue publique, permettant de donner un terrible signal aux marchés financiers en montrant du doigt le pays qui n'a pas répondu aux recommandations, véritable mouton noir sur les marchés financiers....
Il faut donc aider nos concitoyens à prendre la mesure de ce que cela signifie, c'est une décision prise, hélas,
par la majorité du parlement européen et des gouvernements, c'est la «nouvelle gouvernance économique européenne» qui confère à la commission européenne un droit inouï....
On a l'impression qu'il y a un type de solutions, une norme , la norme ultra libérale, c'est la position non de caste, mais une position technique et ceux qui ne l'appliquent pas, se trompent... Il faut savoir que ces nouvelles dispositions n'étant pas suffisantes pour la chancelière allemande, elle a voulu gravé cela dans le marbre et c'est sur cette base qu'elle a proposé la ratification du fameux traité budgétaire et de contrôle économique et social....Et cela n'est pas acceptable. Rappelons que ce traité, si le président le souhaite, doit être soumis à ratification de l'assemblée nationale ou par référendum avant la fin de l'année, or il ne le souhaite pas. Si nous ne voulons pas de cela, il faut exiger que ce traité ne soit pas ratifié.....»
«Les quatre mesures favorables à la croissance proposées par Hollande
- Augmentation de la capacité de prêts de la banque européenne d'investissement (cette banque d'investissement est une banque publique qui appartient aux États membres dont le but est de prêter aux PME à des taux abordables) , nous soutenons cela, mais ce n'est pas une proposition de Hollande car dès janvier dernier, en conclusion de la réunion des chefs d’États et de gouvernement, cela y figurait déjà . Mais c'est bien de le reprendre. Seule question : de combien cela va-t-il être augmenté ? Si on doublait le capital de cette banque cela ferait au maximum 60 milliards d'euro de prêts pour les 27 pays.
- Utilisation des fonds structurels, c'est à dire les fonds d'aide européenne non utilisés, pour faire de
la croissance, cette mesure était déjà dans le communiqué de janvier dernier, mais en y regardant de près, pour la France, cela représente 4 milliards
- Utilisation des emprunts garantis par le budget de l'Union européenne pour financer des grands
travaux (autoroutes etc), c'est à dire on garantit des prêts à de grandes entreprises pour travaux et les États paient les loyers pendant 30 ans, encore faut-il voir si les travaux sont utiles ? Si les tarifs les rendent abordables aux simples usagers ? La commission européenne a décidé de faire une première opération pilote de 230 millions d'euro pour toute l'UE.
-Taxation des transactions financières appelée dans le temps la taxation Tobin, nous sommes les premiers à nous féliciter de cela, car nous avons été les porte drapeaux de cette mesure à une époque où tous les chefs d’États européens, y compris Chirac, qui défilaient au parlement européen et que nous interpellions sur cette affaire, nous disaient que c'était une utopie, qu'il faudrait que le monde entier fasse cela pour que cette mesure soit possible. Maintenant c'est possible puisque la commission européenne a déjà fait un rapport montrant comment on peut faire, combien cela rapporte. D'après elle, cela pourrait rapporter 56 milliards pour l'UE à condition que tous les pays y participent, or un grand nombre ne veut pas, mais ils ont admis l'idée que même si quelques États y participent, la chose paraît possible, ce qui ne l'était devient possible
et c'est tant mieux ! C'est le progrès de l'histoire!
Ces mesures sont, pour le moment, extrêmement précaires et représentent de petites sommes . Elles sont souvent bonnes mais à cent lieues des besoins d'une formidable poussée de création d'emplois, de richesses pour relever le niveau déplorable de la situation économique et sociale de l'UE. En aucun cas cela ne peut justifier qu'on accepte le traité budgétaire européen qui est un traité d'austérité et on ne peut compenser cette austérité par quelques mesures de peu de portée et même pour certaines d'entre elles hypothétiques, d'autant plus que la chancelière n'est pas restée les deux pieds dans le même sabot, elle a présenté des mesures pour la croissance qui plus libérales les unes que les autres... La croissance pour les libéraux que sont, entre autre, le ministre conservateur de Grande Bretagne, l'italien Monti, le premier ministre espagnol, c'est abaisser le coût du travail, flexibilité, plus de concurrence, Il faudra exiger une clarification de ce que l'on demande, mais en aucun cas cela doit servir de prétexte pour accepter le traité.
Hollande a rajouté une dernière mesure, celle des obligations européennes. Ainsi, plutôt que chaque pays,
propose aux investisseurs financiers, des titres de dettes pour avoir de l'argent, il s'agit de le faire ensemble. Certains pays, comme l'Espagne( qui paie 6,5% de taux d’intérêt pour emprunter de l'argent alors que l'Allemagne emprunte à presque 0% si on déduit l'inflation) y sont très favorables. Mais le revers de la médaille, et Hollande ne le dit pas, est que la chancelière allemande, si elle acceptait, imaginons quelles conditions elle mettrait en contrepartie de la part des autres États. Et comme l'a dit le président de la banque centrale allemande : si je prête ma carte de crédit à quelqu'un, je veux contrôler ses dépenses, c'est clair, cela signifie que « si moi, qui ait la confiance des investisseurs, je prends le risque d'entamer cette confiance, de payer plus cher moi-même, sachez qu'avant de donner ma signature, j'exigerai d'avoir la haute main sur votre politique budgétaire, sur votre politique économique». Si c'est cela, alors il faut le dire ! Il y a d'autres solutions proposées par le Front de Gauche (refus de la politique d'austérité,développement social et écologique, création d'un pôle public financier, réforme fiscale, rôle de la BCE) qu'il faut faire grandir...»
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