Monsieur le Premier Ministre, Cher camarade,
L’élection
de François Hollande et votre nomination ouvrent une possibilité pour
qu’enfin les
exigences de notre peuple soient entendues. Composante décisive de
la victoire, les nôtres veulent recueillir les fruits du changement.
Je sais que tout ne se fait pas en un jour. Pour l’immédiat cependant je veux attirer votre
attention sur la situation intolérable d’une vingtaine d’entreprises emblématiques et de leurs salariés.
Certaines
décisions peuvent immédiatement être prises par simple décret ou par
l’action du
gouvernement pour résoudre ces situations d’urgence.
Notamment pour
faire appliquer les décisions de justice rendues en faveur des salariés.
Agissez pour faire appliquer les jugements qui ont
donné raison aux ouvrières de Sodimédical et ordonné le versement de
leurs salaires non payés depuis sept mois.
D’autres
propositions nécessitent des modifications législatives. Je forme le
vœu qu’elles
soient soutenues dès cet été par le gouvernement lors de leur
présentation à l’Assemblée nationale par les députés du Front de Gauche.
Par la loi, il est possible dès à présent de stopper l’hémorragie industrielle grâce
à :
L’interdiction
des licenciements boursiers et suppressions d’emplois dans les
entreprises
bénéficiaires. Cette mesure de bon sens économique vise à empêcher
des saccages comme ceux de Continental ou Samsonite. Elle empêcherait
les actionnaires de préparer de nouvelles suppressions
d’emplois dans des groupes bénéficiaires, de l’automobile (PSA,
Renault etc), à la chimie (Sanofi-Aventis) en passant par les banques.
La
création d’un droit de véto des élus du personnel en cas de fermeture
ou délocalisation et
l’obligation d’examiner les propositions des salariés. Ces droits
nouveaux des travailleurs permettraient par exemple aux salariés de
l’automobile de Sevelnord ou de PSA Aulnay de faire entendre
leur point de vue à des actionnaires jusqu’ici tout puissants.
Un
droit de préemption de l’activité par les salariés réunis en
coopérative, avec un soutien
juridique et financier public, comme le réclame depuis plus de 600
jours les salariés de l’usine Univelever-Fralib. Un tel droit aurait
aussi permis d’envisager sous une perspective autrement
plus positive la reprise de l’activité de SeaFrance.
L’adoption
de sanctions pour punir les atteintes aux "éléments essentiels du
potentiel
économique de la Nation" prévues à l’article 410-1 du code pénal.
Parmi ces sanctions devrait figurer la réquisition des sites industriels
d’intérêt général en danger. C’est le cas
d’ArcelorMittal à Florange où l’arrêt des hauts fourneaux menace la
souveraineté industrielle de la France en matière d’acier. Un tel droit
de réquisition empêcherait également le dépeçage
d’Arkéma, leader français du PVC. Il permettrait également de
dissuader des entreprises comme Alstom de se séparer d’activités
hautement qualifiées comme la fabrication des ailettes de
turbines.
L’instauration
de visas sociaux et écologiques aux frontières pour empêcher le dumping
social
ou environnemental. Ces protections passent aussi par des mesures
d’harmonisation sociale par le haut dans les entreprises de transports,
en particulier maritime où des milliers d’emplois sont
menacés comme à la SNCM et à la CMN.
La
mise en place de « plans écologiques de filières industrielles » pour
mettre en
relation les entreprises entre elles autour d’un projet ambitieux
comme, par exemple, entre la papeterie M’Réal dans l’Eure et la
raffinerie Petroplus en Seine-Maritime.
La
protection des sous-traitants par la responsabilisation des entreprises
donneurs d’ordre,
permettrait de pérenniser de nombreuses productions de haut niveau
comme celle de PreventGlass, des Fonderies du Poitou ou encore de
Faurécia.
Enfin,
Monsieur le Premier Ministre, je vous demande solennellement
d’intervenir pour faire
cesser les poursuites engagées par le précédent gouvernement contre
de nombreux syndicalistes comme Xavier Mathieu ou les agents "robins des
bois" d’EDF et de GDF.
Je vous prie de bien vouloir agréer, Monsieur le Premier Ministre, cher camarade, l’expression
de ma très haute considération.
Jean-Luc Mélenchon.
excellent courrier qui fait part au nouveau gouvernement , qu'il est plus que temps d'apporter des solutions aux licenciements , à cesser les délocalisations , à considerer la necessité d'une autre politique en matière de salaires , conditions de travail , précarité , nous FDG avons un programme ( l'humain d'abord ) approuvé par plus de 11% de Français , pourcentage necessaire à l'election de François hollande , alors Messieurs le socialistes ne l'oubliez PAS
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