Front de gauche des Albères

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mercredi 30 mai 2012

Retraite à 60 ans pour tous, c’est pas pour maintenant !

Oui il s’était engagé sur le retour à la retraite à 60 ans. Non, François Hollande n’y reviendra pas ! Tout au plus sur des départs anticipés pour les salariés nés avant 1952 et qui ont sous certaines conditions leur 41 années de cotisations.

C’était un engagement de campagne de François Hollande et plus largement du Parti socialiste, s’il revenait aux manettes. La réforme des retraites engagée au forceps par Sarkozy et votée par les députés UMP, contre l’avis de l’ensemble des organisations syndicales, malgré un mouvement social de grande ampleur, avait été lourdement critiquée par l’ensemble de la gauche. Pour le Parti socialiste, cette réforme était injuste car elle cumulait un allongement de la durée de cotisation et un recul  de l’âge du départ en retraite. Une situation inique, de l’avis des ténors du PS. Mais désormais, François Hollande veut « négocier » avec les organisations syndicales sur un certain nombre de points qui ne feront pas que des heureux. Tout d’abord le principe : « les départs en retraite (anticipée) à 60 ans ne concernent que les carrières longues ». Pas question donc, pour le moment, de toucher à la réforme Sarkozy/Fillon.
Un départ anticipé et restrictif. Il faudra attendre les négociations car sont en jeu, les congés parentaux, les périodes de chômage de longues durées pour le décompte des trimestres à valider. Un décret qui en fait ne toucherait qu’une centaine de milliers de personne et qui serait financé par une augmentation des cotisations salariales et patronales. Une mesure bien éloignée des attentes des salariés et de leurs organisations syndicales. Une annonce qui ne tient pas compte de la situation réelle que cette réforme a provoquée dans les entreprises, du chômage des séniors, des jeunes, de l’intensification du travail et de ses conséquences sur la vie des salariés.

La France connaît un léger recul de l'espérance de vie.

En 2010, les Françaises avaient une espérance de vie de 85,3 ans (contre 84,8 en 2008) et leurs compatriotes masculins de 78,2 ans (contre 77,8 ans). Mais outre l'espérance de vie, les démographes étudient aussi combien de temps les populations peuvent espérer vivre en bonne santé : c'est "l'espérance de vie sans incapacité". Conséquence directe de l’aggravation des conditions de vie et de travail, cet indicateur a baissé légèrement. Celle des hommes est passée de 62,7 ans à 61,9 ans entre 2008 et 2010; et de 64,6 ans à 63,5 ans pour les femmes. Un constat très alarmant, qui montre le revers de la médaille de l’intensification du travail. Des indicateurs qui touchent en priorité les couches sociales les plus modestes. Celles dont les conditions de vie sont les plus précaires.  Une situation paradoxale, qui pousse de plus en plus de salariés à travailler de plus en plus longtemps. Les critères d’obtention d’une retraite complète pour vivre dignement étant inatteignables. Pour le Front de gauche, ces conditions pourraient s’aggraver au fur et à mesure des années, pénalisant toujours les mêmes. Outre le nécessaire retour à une retraite à 60 ans pour tous, c’est une question de justice sociale qui se pose. C’est donc tout le dispositif de prise en compte des périodes d’activité et d’inactivité d’un salarié qui doit évoluer. Des propositions ont été faites en ce sens. La CGT parle de « sécurité sociale professionnelle ». Le PCF/Front de gauche de « sécurité d’emploi et de formation ». Un dispositif qui permettrait à tous de valider, sans aucune perte, ses trimestres. (Que l’on soit en activité dans une entreprise ou pas). Des propositions bien éloignées des contraintes que s’impose le Président Hollande. Pour Pierre Laurent les signaux envoyés aux Français par François Hollande ne sont pas bons. Le Medef quant à lui, en profite pour mettre la pression sur le gouvernement et notamment contre une éventuelle augmentation du smic. Quant aux organisations syndicales, elles devraient revenir, lors du sommet social prévu à la mi-juillet, sur quelques dossiers brûlants, tels que les salaires, les minimas sociaux, mais aussi le retour à la retraite à 60 ans…pour tous.

Philippe Galano

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