« J'envoie ce message comme une bouteille à la mer. Cela fait des
années que nous, parents d'enfants polyhandicapés, réclamons une
véritable reconnaissance de l'état de nos enfants. Je vais vous
parler des filles atteintes du syndrome de Rett, et plus
particulièrement de ma fille. Au début de leur vie, certaines enfants
sont acceptées en crèche et depuis quelques années en maternelle. Pour
cela les parents doivent se battre et faire preuve de volonté et
d'endurance. Ensuite, bien que nos filles soient exceptionnelles,
l'école primaire et la suite sont aussi inaccessibles que la plus
lointaine galaxie. Alors on se met à la recherche d'un établissement
spécialisé... Quand comprendra-t-on que nos « enfants adultes »
polyhandicapés doivent bénéficier du meilleur et non du pire ?
Il y a eu des progrès au fil des années. Nos enfants sont reconnus,
mais après 20 ans c'est fini, on ne les reconnaît plus... Ils ne sont
plus polyhandicapés ? Que s'est-il passé ? Ils marchent ?
Non. Ils parlent ? Non. Ils mangent seuls ? Non. Ils ne mettent plus de
couches ? Eh bien si. Non, rien n'a changé sinon leur environnement, ils
doivent quitter leur établissement où ils sont depuis
des années, bien souvent leur famille, pour des établissements non
spécifiques, en internat, où le manque de personnel est plus
qu'inquiétant... Une AMP (aide médico-psychologique) pour quatre à cinq
résidents grabataires. Comment fait-on leur toilette ? Comment les
fait-on manger ?
Je n'ai pas voulu mettre ma fille dans ces établissements, je n'ai
absolument pas confiance et l'on me culpabilise. Mais le coupable ce
n'est pas moi, mais l'État ! Sans un statut qui reconnaît la
spécificité de ces ÊTRES HUMAINS EXCEPTIONNELS, nous rencontrons des
barrières partout. »
Anne-Marie U, maman de Ludivine, 29 ans.
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