L’Insee vient de changer sa définition de
l’entreprise afin d’englober dans une même structure les filiales d’un
même groupe. Une approche rendant plus visible la place de l’industrie.
Croire que les groupes dirigent notre économie, serait pur
fantasme, martèle le patronat. Certes, les groupes en France ne
représentent que 2 % des entreprises en 2009, mais n’emploient pas moins
de 65 % des salariés (50 % dans des groupes français et 14 % dans des
groupes étrangers) et captent 70 % de la valeur ajoutée des entreprises,
note l’Insee. Afin de mieux appréhender la concentration du tissu productif hexagonal, l’institut a redonné une définition à l’entreprise. Ainsi l’entreprise peut englober « plusieurs unités, lorsque ces dernières sont liées entre elles au sein des groupes, explique l’Insee. En effet nombre de filiales sont des unités (...) constituées à la suite de rachats ou pour des besoins internes et des objectifs de pure gestion », ajoute-t-il. Partant de ce principe, l’étude montre que neuf entreprises de taille intermédiaire sur dix (dont les effectifs sont compris entre 250 et 5 000 salariés), soi-disant mieux armées pour la compétitivité, sont des filiales de groupes. De même que 41 % des petites et moyennes entreprises.
Avec cette nouvelle statistique, « l’activité principale du groupe est définie par celle qui occupe la plus forte part des effectifs », précise l’Insee. Cette nouvelle définition modifie ainsi la perception du poids de chaque secteur. Dans l’industrie, par exemple, de « nombreux groupes ont fréquemment constitué des filiales réalisant des fonctions commerciales ». Ces sociétés étaient jusqu’à présent classées dans le tertiaire. Leur réintégration dans le giron industriel gonfle les effectifs du secteur de 8 %, ce qui équivaut à une hausse de 2 points du poids de l’industrie dans l’emploi. Sur la richesse produite l’effet est encore plus marqué, remarquent les auteurs de l’étude, puisqu’elle passe de 24,9 % à 29,1 % : « Dans les groupes industriels, les filiales tertiaires présentent souvent des marges élevées ; certaines ont pour raison d’être de facturer la production, tandis que d’autres correspondent à des fonctions très qualifiées, comme la recherche », expliquent-ils.
Autre exemple avec les exportations facturées par des filiales tertiaires. En les réintégrant dans les groupes, les économistes estiment que la part de l’industrie dans les exportations remonte de 57 % à 64 %. Et la part dans le produit intérieur brut représente désormais 14,7 %.
Sans remettre en cause la tertiarisation de l’économie, la redéfinition du terme entreprise montre le rôle de la structuration en groupes sur la concentration du tissu productif.
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