Front de gauche des Albères

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samedi 4 février 2012

Assemblée citoyenne cantonale d' Argeles : «Comment sortir de la crise ?»


Mardi 24 janvier, salle des mariages, près de 70 personnes ont participé à la troisième assemblée citoyenne cantonale. Après les souhaits de bienvenue de Danilo Pilon, maire adjoint, c'est Nathalie, animatrice de l'assemblée qui ouvre la soirée par ces mots « je suis là  en simple citoyenne qui  veut changer les choses  avec le Front de Gauche ...» Elle présente l'intervenant, Yves Dimicoli, économiste, membre du conseil national du PCF et co rédacteur du programme populaire partagé que porte le front de gauche et son candidat , «l'Humain d'abord».Tous les ingrédients sont alors réunis pour faire de cette soirée un moment d'écoute, de questionnement, de propositions sur le thème «comment sortir de la crise?».


Le pourquoi de la dette
Une courte vidéo sur la dette suivie d'une série de diapositives permet à Eugène, militant communiste et animateur lui aussi de l'assemblée, de démontrer que «la dette n'est pas nôtre dette mais celle des riches», que «la politique de Sarkozy, avec ses niches fiscales, la fraude fiscale, les cadeaux fiscaux, tire la France vers le bas» et que «le manque à gagner sur l'imposition des gros salaires et grosses entreprises comblerait à lui seul une grande partie de la dette». S'appuyant sur le rapport de la cour des comptes et celui du député UMP Carriez, il précise «qu'entre 2000 et 2009 le budget de l’État aurait perdu entre 101,2 (soit 5,3% de PIB) et 119,3 milliards d'euros (6,2% de PIB) de recettes fiscales , les 2/3 étant dus au coût net des nouvelles mesures de baisses d'impôts (pour les  plus riches)». Il conclut«la richesse par habitant progresse de 2% par an depuis 1950, le pays est beaucoup plus riche qu'il y a 50 ans». Le débat s'installe avec la salle. On parle de «résignation», de «peur», d'impuissance des citoyens face à une « situation économique qu'ils ne maîtrisent pas ». On montre aussi du doigt le grand emprunt lancé par Sarkozy dédié aux dépenses d'avenir, « qu'a-t-il laissé comme trace dans l'état de  la dette?Pourquoi la gauche n'a pas réagi». Pour l'économiste Dimicoli, il y a « nécessité de prendre les choses en mains, nécessité d'une expertise citoyenne»

Comment sortir de la crise ?
L'intervention d'Yves Dimicoli est concise, percutante. Il dénonce l'attitude du gouvernement vis à vis des banques «des centaines de milliards ont été trouvés pour renflouer les banques et sans qu'une contre partie leur soit demandée ( taux d'intérêt,  facilité d'accès à l'emprunt) et elles ont continué comme avant, elles prêtent là où cela rapporte gros». Il faut en finir avec les diabolisations, à savoir «pas  de prélèvement sur les grandes fortunes», «la dette publique», il faut au contraire «riposter et culpabiliser les prélèvements financiers»( les intérêts payés aux banques, les dividendes aux actionnaires). S'agissant des banques des PO, ce sont « 8 153 millions d'euros* qui ont été déposés par les clients (nous) autres que les sociétés ou les institutions financières », affirme l'économiste, alors posez- vous la question :«cet argent a-t-il été utilisé pour développer l'emploi, la recherche?». Il en vient alors à « l'exigence de nationalisations et de la construction, à partir de la CDC, d'un pôle bancaire et financier public pour une maîtrise sociale et démocratique, nationale et régionale du crédit, avec de nouveaux pouvoirs d'intervention et de contrôle des salariés et des usagers». Quant à l'Europe, Yves Dimicoli dénonce l'échec de la construction européenne, pour autant «il faut  de l'Europe, car pour changer la France il faut changer l'Europe et inversement »et «sortir de l'euro, c'est déserter la bataille» et de proposer « la création d'un fonds social, solidaire, européen pour financer les dépenses de santé, de la petite enfance... ».  Fin de l'exposé, applaudissements  chaleureux de la salle, on est «scotché» ! Les questions se bousculent.

Les interventions des participants
Face au matraquage idéologique dans les médias, « les économistes que l'on voit habituellement sont-ils les employés de ces grands groupes ?. Rire de l'économiste, lui n'est lié à aucun ! Le modèle allemand de productivité est évoqué, rien n'est tabou pour Y. Dimicoli « en Allemagne il y a de bons rapports entre les banques et l'industrie, en France les banques sont prédatrices. En Allemagne, de bons rapports existent entre recherche, formation, production des jeunes, en France on ne prend pas de risque, tout comme il y a des rapports  entre grandes entreprises et PME». Et l'on parle «d'irresponsabilité sociale des grands groupes qui ont mis à mal l'industrie française», de la nécessité «d'une nouvelle industrialisation». On évoque le coût du travail, la « nécessité de ne pas confondre les petites entreprises que sont les artisans et commerçants( qui sont en souffrance) avec les grandes entreprises ». On pose la question des salaires, la réponse est immédiate « l'augmentation indispensable des salaires, avec un SMIC à 1700€, va de pair avec l'augmentation de la consommation , on a besoin de relancer la demande ». La problématique des collectivités territoriales est abordée,  Nicolas Garcia évoque «la double peine du citoyen qui subit la dette nationale et la dette des collectivités » et propose « d'utiliser les cadeaux fiscaux en bonification d'emprunts » et d'ajouter « une collectivité qui s'endette pour faire des routes, un hôpital, s'enrichit (c'est le patrimoine), si on  le confie au privé c'est lui qui s'enrichit» (ex  l'hôpital de Corbeil et le partenariat public/privé).  Y.Dimicoli  dénonce la grave situation « des collectivités qui  voient leurs ressources propres reculer » ( fin de la taxe professionnelle), et en appelle à la « mobilisation des territoires », à la « construction d'une autre civilisation, celle de l'Humain d'abord, une société de partage,  une conquête de pouvoirs, de droits des salariés, ça vise 2012 et au delà».
Après deux heures d'échanges, on sent bien que le débat n'est pas clos. Des pistes pour une prochaine assemblée sont avancées : le travail et la planification écologiste, l'Europe, la crédibilité d'une politique de gauche.
Un pot de l'amitié, dit-on, clôture une soirée, ce soir là le pot a prolongé le débat, par petits groupes. Difficile de se séparer !
                                                                                                                                 Michèle Devaux

* sur le site « banque de France centralisation financière »

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