Mardi 13 décembre, 18h30, la salle des fêtes du
village se remplit peu à peu. Près de 70 personnes des villages des Albères ont
participé à l' assemblée citoyenne pluraliste, cantonale. Tout avait commencé le 23 novembre à Argeles,
par une rencontre initiée par le Front de Gauche, au cours de laquelle une vingtaine de citoyens de tous
horizons de la gauche (communistes,
membres du parti de gauche, socialistes, simples citoyens) ont décidé de
créer une assemblée
citoyenne pluraliste cantonale, non limitée dans le temps, dans un lieu, construite autour du débat sur les
propositions que le Front de Gauche défend mais aussi sur des propositions portées par d’autres à
gauche, construite aussi pour des actions immédiates de résistance
(poste, santé, école, énergie, service public, emploi, crise financière…).
C'est par le biais d'une courte vidéo sur la
dette « « on va leur faire un dessin » que le débat a été
introduit. La discussion est venue spontanément, point de réponses toutes
prêtes mais tout d'abord des constats. « On veut nous faire porter
une certaine culpabilisation de la dette », « on aurait trop mangé
dans la gamelle de l’État » « on se sent coupables ». Puis la première proposition d'une jeune femme
« arrêtons de culpabiliser , résistons».Et l'on parle de la situation
à France Telecom, du nombre de suppressions de postes à l'école.
« Ce qui nous arrive ne date pas d'hier » précise un
intervenant, « avant, il y a 40 ans,
6800 agents travaillaient chez Citroën, désormais il en reste
720 ». Alors de là à penser que c'était mieux avant ? Cette idée
est vite démontée par un participant qui précise « revenir en arrière
est un leurre, il faut créer de nouveaux
mécanismes, utiliser l'argent autrement, donner des pouvoirs aux gens dans les
entreprises, dans les villages ». Une question interpelle une
intervenante : « la crise c'est quoi ? ». La réponse est
donnée par la salle « c'est lorsque la société ne satisfait plus les
besoins humains, c'est l'absence de progrès ».Mais a-t-on aujourd'hui les
moyens en France, en Europe pour satisfaire les besoins humains ? Pour
Nicolas Garcia (PCF), candidat du Front
de Gauche de la 4ème circonscription, la réponse est « oui, un choix
s'impose en matière d'économie, soit nous voulons une économie de la
rente, comme cela se fait en Allemagne, soit , comme nous le voulons au Front
de Gauche, une économie citoyenne qui satisfait les besoins humains ».
Tout un questionnement se fait jour : Qui peut faire pencher la
balance ? Comment on s'approprie les choses ? Faut-il sortir du
traité de Lisbonne? Existe -t-il une majorité pour voter contre ? La France peut-elle donner l'exemple ?
Est- ce qu'on délègue à nouveau ? Comment rendre populaire une autre façon
de faire ? Comment on pèse ? Les élections sont un des moyens, répond un participant, mais il ne
suffit pas. Pour Dany Benquet responsable du PG « il faut entrer en
résistance, créer dans nos villages quelque chose de constructif tous ensemble,
amener les jeunes avec nous car ce sont eux qui portent l'espoir ». Un
point sensible pour beaucoup : le peu de participation des jeunes ;
« Ils ne veulent pas des partis traditionnels » dit l'un, mais
« ils participent autrement » dit un autre « les indignés ce
sont des jeunes ». Comment communiquer avec eux ? Quel monde veulent
-ils ? Autant d'approches qui rendent nécessaire d'ouvrir encore les
assemblées citoyennes, d'approfondir et de proposer. On pense à la prochaine
assemblée citoyenne, sur quel thème ? Il est proposé de poursuivre sur la
crise, comment s'en sortir, on pense à des économistes pour animer le débat. Ce
sera tout le travail du comité citoyen mis en place. Rendez vous est
pris : la prochaine assemblée citoyenne se fera en janvier, à Argeles.
Le nombre
de participants, au demeurant très représentatif de la gauche en général, à
cette assemblée citoyenne, est certes un encouragement à poursuivre. La qualité des débats en a été encore plus
encourageante, et ce malgré les propos parfois passionnés de certains intervenants,
preuve qu'ils avaient envie de prendre toute leur place dans la discussion.
Michèle
Devaux
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