Article paru sur le site de l'humanité:
"Légitime"... Mais pas pour tout de suite. Voire même
"inatteignable". À environ un mois d'une possible revalorisation du
salaire minimum, le Smic à 1700 euros, demandé par la CGT et le Front de
gauche, suscite des appréciations divergentes de la part du
gouvernement et des autres syndicats.
Michel Sapin a estimé ce jeudi "légitime" de donner un coup de pouce
au Smic. Mais le ministre du Travail,
de l'Emploi et du Dialogue social a
rejeté l'idée d'une forte hausse. "Quand vous êtes une caissière à 70 %
du Smic,
vous n'arrivez pas à vivre ; il est légitime de donner un coup de pouce
au Smic. Mais quand vous êtes une petite entreprise avec des carnets de
commandes difficiles, vous vous posez la question de l'équilibre de vos
comptes, et là on ne peut pas non plus faire des sauts sur le Smic.
C'est cela qu'il faut concilier, et une décision sera prise."
Michel Sapin n'a pas chiffré la hausse éventuelle du Smic au 1er
juillet prochain, renvoyant la décision aux prochaines concertations
avec les syndicats et les organisations patronales annoncées mercredi par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault.
La CGT attend de Hollande un geste fort
Sur le sujet du Smic, les syndicats présentent des opinions différentes. Pascal Debay, membre de la commission exécutive de la CGT, a indiqué à l'Humanité attendre un "geste fort" de François Hollande. "La problématique des bas salaires continue
de se poser de façon dramatique, en particulier pour de nombreux
salariés précaires. La moitié des salariés à temps complet gagnent moins
de 1500 euros. Notre revendication est de porter le Smic à 1700 euros
brut. Ce qu’on attend comme geste fort de M. Hollande, c’est une
revalorisation dans les semaines ou les mois qui viennent, qui permette
d’atteindre ce seuil."
Force ouvrière réclame elle aussi une augmentation progressive du
Smic. La centrale fixe à 1340 euros net contre environ 1100 euros net
aujourd'hui le niveau du salaire minimum souhaité.
Le déroulement des carrières, une priorité pour la CFDT
En revanche, François Chérèque ne place pas cette question au cœur de
ses préoccupations. Le leader de la CFDT expliquait mercredi à Paris Match :
"Ils ne croient même pas à ce qu'ils demandent ! Ils savent très bien
que c'est inatteignable. L'évolution du Smic doit aussi être liée à la
croissance. Discuter d'un coup de pouce est utile, mais cela ne suffit
pas à régler le problème du pouvoir d'achat", a-t-il expliqué, en
plaidant pour "des aides aux entreprises et des contreparties sur les
déroulements de carrière pour que les gens ne restent pas au Smic toute
leur vie".
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